Indice de vétusté des écoles: Rien de désuet malgré les cotes, assure la commission scolaire

Par Steeve Paradis 8 mars 2017
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Même si l'extérieur vient d'être refait à neuf, le MEES évalue l'indice de vétusté de l'école Leventoux à 48,7 %. Photo Le Manic

Baie-Comeau – La commission scolaire de l’Estuaire refuse son « titre » de commission scolaire (CS) avec le plus haut taux de désuétude dans ses écoles au Québec. On peut faire dire n’importe quoi aux chiffres, arguent les dirigeants, qui ont voulu en faire une démonstration pour mettre en lumière le bon état des infrastructures.

Le directeur général de l’organisation, Alain Ouellet, ne nie pas les chiffres provenant du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES) et dévoilés par La Presse, chiffres qui disent que la CS de l’Estuaire présente un « indice de vétusté » de 40,99 %, le plus élevé au Québec. Mais les bâtiments ne sont pas en « très mauvais » état, comme le fait valoir une simple lecture des chiffres.

 « On ne sait pas sur quoi s’est basé le ministère pour établir l’indice de vétusté », a-t-il lancé. M. Ouellet a indiqué que les données utilisées pour cette compilation proviennent du logiciel Simacs, qui sert à évaluer l’état des bâtiments et le niveau des réparations requises. Avant 2015-16, ce logiciel ne servait pas à établir le financement des commissions scolaires. C’est le cas aujourd’hui.

 Ce fait pourrait fausser les données, fait valoir la présidente de la CS, Ginette Côté. « Nous, dans le logiciel, on a noté tous les besoins, comme les stationnements et la plomberie, mais certaines (commissions scolaires) ne le notent pas. Donc, quelques-unes peuvent avoir d’excellents résultats, mais nos écoles sont peut-être moins vétustes que les leurs. »

 Aucun danger

 Mme Côté en a profité pour rappeler que les établissements scolaires ne sont nullement en désuétude. « Il n’y a aucun danger dans nos écoles. Il n’y a aucune moisissure, il n’y a pas de toiture qui coule, les fenêtres ont été changées, les parements extérieurs ont été refaits dans les dernières années », a-t-elle soutenu.

 Le document, obtenu par le biais de la Loi d’accès à l’information, indique que la valeur total du parc immobilier de la CS de l’Estuaire est de 314,6 M$. Avec un indice de vétusté de 40,99 %, il faudrait donc réaliser des travaux de 129 M$ pour mettre totalement à niveau les établissements.

 Pourtant, une lecture à jour des travaux à faire en 2017 parle plutôt d’un montant de 74 M$, soit un indice de vétusté de 25,1 %, évalue la commission scolaire.

 Autre point de discordance, les chiffres du MEES soutiennent que l’indice de vétusté de l’école Leventoux de Baie-Comeau est de 48,7 %. L’édifice a pourtant une toiture neuve, des fenêtres neuves et un revêtement extérieur neuf. « C’est parce que les travaux doivent être terminés à 100 % avant que ce soit entré dans le système », a souligné le directeur des ressources matérielles, Stéphane Dumont.

Pas comme Montréal

En rappelant que « toutes les commissions scolaires ont un déficit d’entretien », Alain Ouellet s’est dit surpris d’être considéré sur le même pied que la Commission scolaire de Montréal en matière de vétusté. « Ce qu’on voit dans les reportages à Montréal, avec des écoles fermées, des moisissures, des tuiles qui manquent au plafond, on est loin de se comparer à ça. »

À la CS de l’Estuaire, les écoles Saint-Joseph de Baie-Trinité (89,48 %) et Notre-Dame-du-Sacré-Cœur de Sacré-Cœur (82,07 %) sont celles qui nécessitent le plus de réparations. L’école Boisvert de Baie-Comeau (6,38 %) n’est même pas en mesure de décrocher la mention très bon. Elle a pourtant été reconstruite à neuf, mais pas la section abritant le gymnase.

Selon la grille du ministère, si l’établissement nécessite des investissements allant entre 0 et 5 % de la valeur du bâtiment, il reçoit la cote A, soit très bon. Entre 5 et 10 %, c’est bon (cote B), satisfaisant entre 10 et 15 % (C), mauvais entre 15 et 30 % (D) et très mauvais quand l’indice de vétusté moyen des établissements dépasse les 30 % (cote E). 

Ailleurs sur le territoire desservi par les Éditions Nordiques, les chiffres sont meilleurs qu’à la commission scolaire de l’Estuaire, même s’il n’y a pas vraiment matière à pavoiser. Ainsi, les commissions scolaires de Charlevoix (20,74 %), de la Moyenne-Côte-Nord (18,40 %) et du Fer (15,59 %) reçoivent toutes la cote D, soit mauvais.