Une plainte sur deux ne respecte pas le délai de traitement

Par Charlotte Paquet 9 mars 2017
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Baie-Comeau – Le traitement des plaintes formulées par des citoyens contre des médecins sur la Côte-Nord souffre de retard important. Dans un cas sur deux, le délai de 45 jours prévu à la Loi sur les services de santé et les services sociaux n’est pas respecté.

« Actuellement, neuf dossiers sont en cours de traitement et ils sont tous hors délais. Sept autres dossiers sont en attente d’être adressés au médecin examinateur, qui fait ça à temps partiel », explique Manon Bourgeois, commissaire aux plaintes et à la qualité des services au Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord.

À titre de commissaire, Mme Bourgeois traite tous les types de plaintes, sauf celles qui visent un médecin, un dentiste ou un pharmacien exerçant dans un établissement de santé. Ces dernières sont traitées par un médecin examinateur sur une base à temps partiel.

Le problème de non-respect du délai prescrit par la loi fait suite à la réception d’un nombre élevé de plaintes dans un court laps de temps au cours de la dernière année. Depuis le 1er avril 2016, 30 plaintes médicales ont été reçues, ce qui est semblable aux années antérieures. Ce qui est particulier cependant, c’est que 23 dossiers ont été ouverts entre les mois de septembre et de décembre.

Mme Bourgeois est d’avis que d’ici un mois, les neuf plaignants dont les dossiers sont en traitement recevront une réponse. Cependant, pour les sept autres, le délai s’étirera encore. Si la commissaire a choisi d’attendre avant d’acheminer ces plaintes au médecin examinateur, c’est qu’il ne sert à rien de l’embourber outre mesure, rappelant qu’il fait cela à temps partiel.

Pas un problème de pénurie

Malgré la situation qui prévaut, Mme Bourgeois refuse de parler de pénurie de médecins examinateurs, rappelant que le volume de plaintes médicales sur la Côte-Nord ne justifie pas un poste à temps plein. Par contre, elle ne nie pas être en pourparlers pour tenter de mettre la main sur un deuxième médecin.

De mars à juillet 2016, le CISSS a pu compter sur deux personnes pour le traitement des plaintes médicales, avec l’entrée en scène d’un médecin de Matane. L’entente conclue permettait d’ailleurs l’examen de plaintes touchant la spécialité de l’autre médecin examinateur, de Sept-Îles celui-là, pour éviter une situation de conflit d’intérêts. Or, déjà en poste à la création du CISSS en avril 2015, ce dernier a démissionné en juillet de l’année suivante.

« Il n’est pas nécessaire d’avoir deux médecins examinateurs, mais ce serait pratique pour pallier aux absences de l’un ou de l’autre ou encore pour répondre plus diligemment aux plaintes lors de l’arrivée de plusieurs plaintes simultanément », précise Mme Bourgeois.

Fait à noter, au sein du Conseil des médecins, dentistes, pharmaciens et résidents du CISSS de la Côte-Nord, aucun membre ne s’est porté volontaire à jouer ce rôle.

 

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