Paul Saint-Pierre Plamondon prend le pouls de la Manicouagan
Baie-Comeau – Une poignée de représentants de PME ont participé, jeudi midi à Baie-Comeau, à une séance destinée justement au monde des affaires dans le cadre de la tournée de consultation menée par Paul Saint-Pierre Plamondon sur le thème Osez repenser le PQ.
Moins d’une dizaine de gens d’affaires ont répondu à l’invitation. Cependant, en incluant la quinzaine de représentants du monde politique ou du secteur du développement économique, près de 35 personnes étaient sur place.
Conseiller spécial du chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, Paul Saint-Pierre Plamondon parcourt le Québec depuis le 1er novembre afin de prendre le pouls principalement de trois groupes cibles : le monde des affaires, les communautés culturelles et les moins de 40 ans. Après un arrêt à Sept-Îles mercredi, il a poursuivi sa tournée à Baie-Comeau jeudi avec deux événements de consultation et des rencontres avec les gens du programme Manicouagan interculturelle du centre Émersion et des syndicats.
Éloignement de la politique
« On sent que les gens se sont éloignés de la politique depuis un certain temps », a reconnu d’emblée le conseiller spécial, qui dit cependant se rendre compte que ça fait tout de même du bien de parler de politique. Sa tournée, il la voit comme une expérience constructive, malgré ce que peuvent en dire les cyniques, précise-t-il
Le conseiller spécial s’est amené chez nous avec une liste de constats et de propositions émanant d’un rapport préliminaire produit avant qu’il n’entreprenne la tournée des régions ressources. Il a invité les gens à en prendre connaissance et à y réagir afin de bonifier ce qui s’y trouve déjà. Il leur a demandé de s’exprimer sur ce qu’ils pensaient du Parti québécois et de la politique au Québec.
Propriétaire de l’entreprise Boulons Manic, André Boulianne a été le premier à prendre la parole et il l’a fait pour déplorer qu’il y ait si peu de représentants de petites et moyennes entreprises à la séance de consultation. Selon l’homme d’affaires, il faut se poser la question pourquoi un si petit nombre a répondu à l’invitation, ce à quoi Paul Saint-Pierre Plamondon a répondu qu’il y avait un « décrochage généralisé » des gens face à la politique.
Directeur du développement économique à la Société d’expansion de Baie-Comeau, Paul Joncas a demandé au conseiller spécial comment faire pour intéresser plus de gens à la politique, ce à quoi le principal concerné a répondu que c’était tout un contrat.
L’avenir économique
L’avenir économique de la Côte-Nord a suscité plusieurs commentaires. L’ancien député Marjolain Dufour a rappelé qu’à l’époque, « les grandes entreprises donnaient à manger aux PME », mais qu’aujourd’hui, avec la centralisation des pôles de décision, ce n’était plus le cas. Il a aussi dénoncé la transformation ailleurs des ressources naturelles prélevées chez nous. « On est un beau garde-manger pour la première transformation, mais on est des trous de… pour la deuxième et la troisième », a-t-il lancé.
La difficile phase d’obtention des autorisations gouvernementales pour aller de l’avant avec les projets, comme celui de Mason Graphite, a été évoquée comme obstacle au développement économique. Le Québec, a souligné Paul Joncas, s’est donné des lois qui en mènent tellement large que la vision se perd en cours de route.
Les longs délais auxquels doivent faire face les fournisseurs d’Hydro-Québec avant de se faire payer ont aussi été dénoncés. « Des 90 jours et des 120 jours, c’est normal pour eux », a laissé tomber André Boulianne.
Le maire suppléant de Baie-Comeau, Yves Montigny, a déploré le fait que, pendant que la région multiplie les démarches pour parvenir à créer de nouveaux emplois, le gouvernement, lui, en laisse tomber. Évidemment, il faisait référence à la création d’une centaine d’emplois du côté de Mason Graphite et aux pertes par attrition qui découleront, selon lui, du projet Optilab pour la centralisation des laboratoires biomédicaux.
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