Sandra Sabourin épate la galerie au Québec

Par Charlotte Paquet 15 juin 2017
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Récipiendaire d’une bourse de 1 000 $ associée au prix Reconnaissance Roger Pedneault, Sandra Sabourin est entourée du député de René-Lévesque, Martin Ouellet, du ministre de l’Emploi et de la solidarité sociale, François Blais (à droite), et de celui qui donne son nom au prix Reconnaissance, Roger Pedneault (à gauche). Photo courtoisie

Récipiendaire d’une bourse de 1 000 $ associée au prix Reconnaissance Roger Pedneault, Sandra Sabourin est entourée du député de René-Lévesque, Martin Ouellet, du ministre de l’Emploi et de la solidarité sociale, François Blais (à droite), et de celui qui donne son nom au prix Reconnaissance, Roger Pedneault (à gauche). Photo courtoisie

Baie-Comeau – Décidément, Norfil ne passe pas inaperçue au sein du Conseil québécois des entreprises adaptées. À nouveau, un membre de son personnel, Sandra Sabourin, rafle l’une des cinq bourses annuelles de 1 000 $ associées au prix Reconnaissance Roger Pedneault.

Chez Norfil, on bombe le torse. C’est la deuxième fois en quatre ans d’existence du prix que l’honneur rejaillit ainsi sur l’atelier de couture de Baie-Comeau. Comme le souligne le directeur général Serge Lechasseur, sur les 3 500 employés vivant avec des limitations au sein du réseau des entreprises adaptées du Québec, seulement cinq gagnants sont faits chaque année. Il y a deux ans, la candidature de Tommy Sylvain avait été retenue.

« Je suis surprise d’avoir remporté ça. Sur 43 centres de travail adapté, gagner, c’est impressionnant pour moi », s’exclame la dame. Être plus riche de 1 000 $ fait évidemment son bonheur. Ce montant, elle dit l’avoir déposé à la banque en attendant d’avoir un projet particulier pour bien l’investir.

La récipiendaire de 2017 est à l’emploi de Norfil depuis 16 ans. Elle est affectée à la broderie. Atteinte de spina bifida, Mme Sabourin n’a jamais marché. Elle est paralysée des membres inférieurs. Se déplacer en fauteuil roulant fait partie d’elle-même puisque, comme elle le dit si bien, elle n’a pas connu autre chose. Son ardeur au travail, son sourire et son sens de l’humour la distinguent.

Une inspiration

Voilà quelques années, la femme de 38 ans a connu de graves problèmes de santé. Des plaies importantes au niveau des jambes ne voulaient pas guérir. Cela l’a tenue à l’écart du travail pendant certaines périodes. Voulant retourner à sa routine de vie, elle a elle-même réclamé l’amputation de ses jambes « Ceci est le parfait exemple démontrant le courage et la force de caractère que possède notre Sandra et comme elle sait surmonter les difficultés rencontrées », peut-on lire dans le profil de la candidate soumis au concours.

Mais il y a plus encore. Pour diminuer les risques de complications pulmonaires associées à l’anesthésie, Sandra Sabourin avait choisi d’y passer outre puisqu’elle n’éprouvait aucune sensibilité aux jambes. C’est donc complètement éveillée qu’elle a subi les deux amputations et, dès le lendemain de l’opération, elle annonçait la date de son retour au travail.

« Déjà au tout début, Sandra était une inspiration pour plus d’un et suite à cet événement, son entourage admire encore plus son positivisme et sa belle énergie », a aussi noté la direction de Norfil en dressant le profil de sa candidate pour les fins du concours.