La fiabilité du F.-A.-Gauthier est encore remise en question

Par Charlotte Paquet 30 août 2017
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Lorsqu’ils ont appris l’annulation du départ de 7 h du de Matane en direction de Baie-Comeau, le 23 aout, les voyageurs sur le quai n’ont pu obtenir la confirmation du maintien du départ de 14 h de Matane vers Godbout. Certains ont alors choisi de converger vers une autre liaison maritime entre la rive sud et la Côte-Nord ou de reporter leur traversée d’une journée, tandis que d’autres ont pris le risque de réserver leur place pour le départ de l’après-midi. Photo Le Manic

Lorsqu’ils ont appris l’annulation du départ de 7 h du de Matane en direction de Baie-Comeau, le 23 aout, les voyageurs sur le quai n’ont pu obtenir la confirmation du maintien du départ de 14 h de Matane vers Godbout. Certains ont alors choisi de converger vers une autre liaison maritime entre la rive sud et la Côte-Nord ou de reporter leur traversée d’une journée, tandis que d’autres ont pris le risque de réserver leur place pour le départ de l’après-midi. Photo Le Manic

Baie-Comeau – Le F.-A.-Gauthier a de nouveau connu des ratés la semaine dernière. Ils ont forcé l’annulation d’un aller-retour entre Matane et Baie-Comeau le mercredi 23 aout.

Le départ de 7 h prévu à destination de Baie-Comeau n’a pas eu lieu, tout comme le retour vers Matane à 11 h. La Société des traversiers du Québec a imputé la situation à des problèmes techniques dans un premier temps.

Sa porte-parole Maryse Brodeur a ensuite précisé que les équipements de monitorage du système de gaz naturel liquéfié avaient fait défaut pendant la nuit précédente. Des vérifications se sont alors amorcées pour s’assurer de la fiabilité de la procédure, mais elles n’ont pu être complétées à temps pour le respect de l’horaire régulier.

Sur le quai de la rive sud, les voyageurs ne la trouvaient pas drôle, comme a pu constater l’auteure de ces lignes, qui se trouvait dans la file d’attente. Il faut dire que la plupart des gens s’étaient levés très tôt afin de pouvoir être sur place dès 6 h, comme l’exige la traverse Matane- Baie-Comeau-Godbout auprès des gens qui effectuent une réservation.

Après avoir passé la nuit dans son véhicule à deux pas du débarcadère, une touriste française souhaitant se rendre au Saguenay avant de retourner dans son pays semblait très démunie.

Sur les conseils d’autres personnes, elle a choisi de converger vers la traverse Trois-Pistoles-Les Escoumins. Il faut dire que la traverse Rimouski-Forestville n’avait aucune traversée à son horaire le 23 aout.

Des visages longs à l’annonce de l’annulation du départ matinal, il y en avait beaucoup, d’autant plus que les employés de la traverse ne pouvaient confirmer alors que le départ de 14 h, en direction de Godbout celui-là, aurait lieu comme prévu.

D’ailleurs, Le Manic a pu constater de visu que les employés deviennent les boucs émissaires des voyageurs mécontents, même s’ils n’ont absolument aucune responsabilité dans les nombreux bris rencontrés par le F.-A.-Gauthier depuis son entrée en service en juillet 2015.

Rappel des faits

Rappelons que depuis le 1er juillet, c’est la troisième fois que des bris touchent le navire fabriqué en Italie. En début d’été, il a dû annuler plusieurs traversées sur trois jours en raison de problèmes électriques et électroniques à son système de propulsion. Ils l’avaient d’ailleurs forcé à s’immobiliser sur le fleuve Saint-Laurent pendant environ cinq heures et demie avec près de 200 passagers à bord.

Même si l’importance du problème est moindre, soulignons qu’à la reprise du service le 4 juillet, les voyageurs ont dû patienter une bonne quinzaine de minutes dans leur véhicule à leur arrivée à Baie-Comeau puisque la seule porte fonctionnelle du F.-A.-Gauthier refusait d’ouvrir.

Le 13 août, nouvelle avarie d’importance. Le navire a été stoppé en pleine mer pendant 45 minutes, tout près de Matane, en raison d’un autre bris mécanique du système de propulsion. Plus de 200 voyageurs se trouvaient à bord.

Le premier ministre réagit

Interrogé à propos des nombreux ratés qui ne cessent de nuire à la bonne marche du traversier, le premier ministre Philippe Couillard a convenu, lors de son récent passage à Baie-Comeau, qu’il était temps que tout fonctionne correctement sur ce navire censé être à la fine pointe de la technologie. « On me dit que lorsqu’une nouvelle technologie comme ça entre en service, c’est habituel d’avoir des problèmes d’adaptation. Je veux bien, mais à un moment donné, il faut que ça arrête », a-t-il lancé.

Avec Steeve Paradis