La Société historique lance 80 ans d’histoire en images

Par Charlotte Paquet 24 septembre 2017
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Né à Baie-Comeau il y a 75 ans et passionné d’histoire, Jean Lévesque a raconté les origines de la fondation de la ville. Photo Le Manic

Né à Baie-Comeau il y a 75 ans et passionné d’histoire, Jean Lévesque a raconté les origines de la fondation de la ville. Photo Le Manic

Baie-Comeau – La Société historique de la Côte-Nord a récemment procédé au lancement officiel de sa publication 80 ans d’histoire en images, Baie-Comeau de 1937 à 2017. L’événement a permis au conteur et féru d’histoire Jean Lévesque de survoler de belle façon les origines de la fondation de la municipalité devant un parterre de 55 personnes.

Le lancement officiel du recueil, sorti en juillet, a eu lieu à la bibliothèque Alice-Lane le 9 septembre. Il couvre en images 80 ans d’histoire à l’intérieur de sections s’étendant sur chacune sur une décennie, hormis la dernière page consacrée à l’année 2017.

Plusieurs des photos sont inédites. Elles rappellent des moments marquants, mais révèlent aussi parfois des scènes cocasses ou encore témoignent du quotidien des citoyens de Baie-Comeau selon les époques.

Forte de ses 70 ans d’existence, ce qui en fait l’ainé des organismes culturels de la municipalité et le deuxième toute catégorie après le club de curling, comme l’a souligné son président Raphaël Hovington, la société historique n’en est pas à son premier livre-souvenir sur l’histoire de Baie-Comeau. Ne s’est-elle pas déjà commise lors de ses 50 ans et de ses 75 ans?

Fouiller les collections

Il y a cinq ans, a d’ailleurs noté l’archiviste Catherine Pellerin, des choix de photos déchirants avait dû être faits pour accompagner les textes. Cette fois-ci, comme le projet visait essentiellement à couvrir 80 ans d’histoire en 80 images, donc avec tout l’espace consacré aux illustrations, la donne était très différente. « On avait l’opportunité de fouiller dans nos fonds et nos collections et de trouver des anecdotes », a-t-elle souligné.

Côté anecdotique, il y a notamment cette photo datant de 1948 qui montre le vainqueur d’un pari sur le résultat d’une élection provinciale, Nestor Lachance, être transporté dans une brouette par le perdant, René Boisseau. Sur une autre photo prise en 1940, des hommes font la file devant le comptoir d’un camion de cuisine de rue portant l’inscription Chiens chauds.

« On est allés aussi chercher des photos rassembleuses. Les gens vont se reconnaitre dans ce livre-là. Il va éveiller des souvenirs », a précisé l’archiviste.

Fait à noter, le lancement de l’ouvrage s’est fait en présence des trois aspirants candidats à la mairie de Baie-Comeau, Yves Montigny, Yvon Boudreau et Sébastien Langlois.

Raconter l’histoire

L’événement organisé par la société d’histoire a également permis au public d’écouter Jean Lévesque, âgé de 75 ans, raconter à sa façon très personnelle, mais combien captivante, les origines de la fondation de sa ville d’origine.

Le conteur s’attarde davantage aux pourquoi de l’histoire qu’aux dates. « Le mont Sec (où se trouve le secteur patrimonial) n’est pas né en 1937. Les rivières Amédée et La Chasse coulaient bien avant », a-t-il précisé pour démontrer qu’avant même la fondation de la ville de Baie-Comeau, le territoire existait.

Depuis les Vikings qui « auraient brassé des affaires » dans le secteur du Vieux-Poste il y a 1 000 ans jusqu’à la mise en place de la mission de Saint-Eugène de Manicouagan au même endroit en 1889, où une quarantaine de familles habitaient et où les frères Henri et Amédée Jalbert ont installé leur scierie, M. Lévesque a survolé le passé très lointain.

Il a ensuite abordé les raisons qui ont amené le colonel Robert Rutherford McCormick, propriétaire du Chicago Tribune et à la recherche de bois pour fabriquer du papier journal, à construire un moulin à papier et à fonder la ville de Baie-Comeau.

D’ailleurs, son intérêt pour le territoire de la Manicouagan remonte bien avant 1937, car en 1920, il achetait une scierie déjà en activité en Franquelin, le premier village de toute la Côte-Nord à être desservi par l’électricité.

Lors de la construction de l’usine en 1936, pas moins de 2 000 travailleurs (avec un sommet de près de 3 000 à un certain moment) habitaient le secteur qui allait devenir Baie-Comeau. Il n’y avait pas de route pour le relier au reste du Québec. « C’était un défi incroyable d’organiser tout ça », a souligné le conteur, en rappelant que tout le matériel et la machinerie nécessaires arrivaient par bateau.

Jusqu’en 1947, Baie-Comeau aura été une ville fermée. « McCormick la gérait comme il voulait. Les gouvernements ne s’en mêlaient pas », a expliqué M. Lévesque. Même que n’arrivait pas à Baie-Comeau qui le voulait. Il fallait posséder un permis pour avoir le droit de débarquer en ville après avoir fait la traversée depuis Matane à bord du Jean-Brillant, l’un des prédécesseurs du F.-A.-Gauthier.

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