Recherches en forêt : un protocole à respecter

27 septembre 2017
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Les recherches en forêt sont régis par un protocole afin de ne pas laisser passer aucun indice. Photo Le Manic

Les recherches en forêt sont régis par un protocole afin de ne pas laisser passer aucun indice. Photo Le Manic

Baie-Comeau – Les disparitions comme celle de Jean-François Gendron dans la forêt au nord de Franquelin nécessitent le déploiement d’équipes spécialisées dans la localisation de personnes disparues. Les forces de l’ordre ont mis sur pied une méthode d’intervention adaptée à chaque situation afin d’assurer le succès des recherches.

La Sûreté du Québec base toutes ses recherches sur un protocole à respecter, qui a été élaboré et adapté avec les années. « Pour nos recherches, on part du dernier point connu, dans le cas présent c’est le chalet de l’homme, et on ratisse 300 mètres autour à la recherche d’indices. On base nos recherches là-dessus avant d’élargir le périmètre si l’on n’a rien trouvé. On ne veut pas partir de tous les côtés, il faut une structure d’intervention », explique l’agent Dany Boulianne, gestionnaire de recherche de l’unité d’urgence de Québec, section recherche en forêt.

Chaque agent est équipé d’un GPS et il est possible de suivre les mouvements de chacun d’entre eux, pour voir où ils passent et quels secteurs ils ont fouillé. Le centre de commandement des forces de l’ordre peut ainsi rediriger les recherches vers d’autres secteurs, si nécessaire.

Profil du disparu

On met aussi sur pied un profil de la personne disparue, à partir d’une enquête auprès de la famille et des proches. Ces informations sur la personne sont ensuite prises en compte avec les profils types dans les données de la Sûreté. « Les informations sur la personne disparue entrent dans la méthode de recherche. L’enquête peut faire avancer la recherche et adapter le profil de la personne. Cela va rediriger les secteurs de recherche », poursuit l’agent Boulianne.

La Sûreté du Québec utilise une banque de statistiques accumulées depuis des années qui permet de cibler le profil de la personne recherchée. « Les statistiques permettent de nous dire, par exemple, dans des dossiers similaires, que nous avons retrouvé la personne à une distance de tant de kilomètres du dernier point connu, ce qui permet d’orienter les recherches », explique l’agent Boulianne.

En utilisant ces statistiques, les agents peuvent ensuite diriger les opérations vers les points d’intérêts. « Ça ne sert à rien de commencer les recherches à 10 kilomètres de notre point si les statistiques nous disent qu’on peut le retrouver dans un rayon de cinq kilomètres », image l’agent. On rappelle que les statistiques ne permettent pas de retrouver les gens comme par magie, mais qu’elles aident à diriger les opérations.

Aide à la recherche

Les gens de la communauté, visiblement touchés par cette disparition, ont participé en grand nombre aux six jours de recherches. On comptait de 50 à 60 bénévoles par jour, qui venaient prêter assistance à la trentaine d’agents de la Sûreté du Québec sur place. Selon les bénévoles qui ont participé aux recherches, la forêt était boueuse, ce qui a compliqué les déplacements. Cependant, le beau temps a fini par faciliter les déplacements.

Les bénévoles sont aussi coordonnés par la Sûreté du Québec. Ils ratissent leurs secteurs avec le même équipement ou sont affectés à des groupes de recherche de la police afin d’augmenter leur efficacité.

« On ne veut pas travailler en double et passer dans des endroits déjà fouiller pour une deuxième fois. Tous les effectifs disponibles, agents et bénévoles, sont utilisés et œuvrent ensemble pour la réussite de l’opération », affirme pour sa part le sergent Jean Tremblay, agent d’information à la Sûreté du Québec.

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