Sept municipalités s’allient contre la violence conjugale

Par Charlotte Paquet 22 novembre 2017
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On aperçoit les maires Joseph Imbeault de Ragueneau, Yoland Émond de Chute-aux-Outardes et Yves Montigny de Baie-Comeau, ainsi que la conseillère Sylvie Ostigny de Pointe-aux-Outardes, en compagnie de Valérie Bélanger et Hélène Millier, de la Maison des femmes de Baie-Comeau. Photo courtoisie

On aperçoit les maires Joseph Imbeault de Ragueneau, Yoland Émond de Chute-aux-Outardes et Yves Montigny de Baie-Comeau, ainsi que la conseillère Sylvie Ostigny de Pointe-aux-Outardes, en compagnie de Valérie Bélanger et Hélène Millier, de la Maison des femmes de Baie-Comeau. Photo courtoisie

Baie-Comeau – Sept des huit municipalités de la MRC de Manicouagan s’allient pour dénoncer ouvertement la violence conjugale. Elles répondent ainsi à l’invitation de la Maison des femmes de Baie-Comeau dans le cadre d’une campagne provinciale initiée par le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale.

Baie-Comeau, Godbout, Franquelin, Pointe-Lebel, Chute-aux-Outardes, Pointe-aux-Outardes et Ragueneau ont toutes adopté une résolution en ce sens au cours des derniers mois. Elles ont aussi accepté ainsi de s’afficher comme municipalité alliée contre la violence conjugale pendant les 12 jours d’action pour l’élimination de la violence envers les femmes, du 25 novembre au 6 décembre.

Seule Baie-Trinité n’a pas encore donné suite à l’invitation lancée en avril dernier. En septembre, la Maison des femmes l’a relancée, mais c’était en pleine campagne électorale. Maintenant que les élections sont passées et qu’un nouveau conseil municipal est en place, l’organisme a l’intention de répéter sa demande.

S’afficher contre la violence conjugale peut se faire sous différentes formes, explique Valérie Bélanger, intervenante en prévention et en sensibilisation.

Elle fait notamment référence à une affiche installée sur un mur ou encore à un message publié sur la page Facebook ou le site Internet de la municipalité. L’important, c’est d’être bien visible pendant la campagne de 12 jours de 2017 ainsi que celle de 2018.

À ce jour au Québec, 250 municipalités dispersées dans 15 régions ont manifesté ainsi leur solidarité. Le regroupement provincial, qui compte 42 maisons d’hébergement, espère doubler ce nombre d’ici la fin de la campagne dans un an. « Pour les maisons d’hébergement, c’est de la visibilité et ça sensibilise aussi les municipalités aux services qui existent », indique Mme Bélanger.

« C’est notre devoir »

Le maire de Ragueneau, Joseph Imbeault, est l’un de ceux qui n’ont pas hésité à embarquer dans le mouvement. Il admet qu’on ne peut être contre la vertu, mais il y a plus que ça. « Comme municipalité, on ne peut pas être pour la violence conjugale. Il faut s’afficher contre la violence conjugale, c’est notre devoir », martèle-t-il.

L’élu affirme avoir déjà accueilli au bureau municipal des citoyennes se trouvant dans cette situation. « Elles viennent nous demander des conseils », poursuit-il.

Comme d’autres municipalités, Ragueneau a une politique contre le harcèlement psychologique au sein de son organisation. Or, dans l’esprit de M. Imbeault, « c’est tolérance zéro autant pour la violence conjugale que le harcèlement psychologique ».

D’ici et d’ailleurs

La Maison des femmes de Baie-Comeau accueille des femmes victimes de violence conjugale et leurs enfants. Même si elle dessert le territoire s’étendant de Pessamit à Baie-Trinité, elle ouvre également sa porte aux femmes de l’extérieur. L’an dernier, pas moins de 57 femmes et 39 enfants ont trouvé sécurité et réconfort chez elle. Dix-huit autres ont fait appel aux services externes offerts aux femmes violentées. Enfin, elle a répondu à 242 demandes d’aide ou d’information de la part de victimes, de proches ou de professionnels.

 

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