Sages-femmes : la Côte-Nord entame les démarches

Par Charlotte Paquet 2 Décembre 2017
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Anne Gagné, coordonnatrice du Regroupement des femmes de la Côte-Nord, insiste sur l’importance d’offrir aux femmes le choix entre un suivi de grossesse et un accouchement assurés par une sage-femme ou encore par un médecin. Photo archives Le Manic

Anne Gagné, coordonnatrice du Regroupement des femmes de la Côte-Nord, insiste sur l’importance d’offrir aux femmes le choix entre un suivi de grossesse et un accouchement assurés par une sage-femme ou encore par un médecin. Photo archives Le Manic

Baie-Comeau – Les astres semblent s’aligner pour doter la Côte-Nord d’un service de sages-femmes. Du moins, le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord s’apprête à amorcer les démarches auprès de Québec pour l’embauche d’une sage-femme afin d’agir à titre de chargée de projet.

La Côte-Nord est l’une des rares régions toujours privées des services d’une sage-femme. La politique en périnatalité du Québec 2008-2018 prévoit pourtant le déploiement soutenu de ces professionnelles à travers toute la province, la majeure partie du temps par l’entremise de maisons des naissances.

Tout comme l’Abitibi et la Gaspésie, la Côte-Nord doit cependant oublier l’idée d’une maison des naissances puisque le taux de naissances ne le justifie pas, explique Anne Gagné, coordonnatrice du Regroupement des femmes de la Côte-Nord. Par contre, ce taux justifie la présence de 2,5 sages-femmes. Or, selon la porte-parole, jusqu’à tout récemment, la région était la seule à ne pas avoir encore officiellement dressé la table en ce sens.

Le 1er novembre, le Regroupement des femmes, en appui à une démarche identique menée par l’organisme en périnatalité À la source de Sept-Îles, a fait parvenir au ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, une lettre pour réclamer l’accès aux services de sages-femmes en région. « Donner aux femmes les moyens et les choix de leur mode de suivi de grossesse et d’accouchement est un devoir de société. Ainsi, nous demandons que chaque femme qui le désire puisse obtenir ce service public dès 2018 », y était-il écrit.

Le CISSS intervient

Or, le président-directeur général du CISSS, Marc Fortin, vient d’informer le Regroupement des femmes qu’il sollicitera auprès du ministre Barrette l’embauche d’une chargée de projet pour faire cheminer le dossier, à la grande joie des deux organismes concernés. Des fonds seraient déjà disponibles au ministère.

Tout en soulignant l’importance de donner aux femmes le choix pour leur suivi de grossesse et leur accouchement, M. Fortin a précisé que la mise en place de services de sages-femmes nécessitera un mécanisme de concertation et de coordination impliquant plusieurs partenaires, dont le CISSS, les médecins et les organismes communautaires. « Il y a un modèle à bâtir sur la Côte-Nord avec les partenaires », assure Mme Gagné.

Une loi encadre la pratique des sages-femmes. Ainsi, à titre d’exemple, il est possible d’accoucher à la maison avec leur aide, mais il y a une question de distance d’un hôpital à respecter, précise la porte-parole du Regroupement des femmes. Quand ce n’est pas possible, l’accouchement s’effectuera à l’hôpital, soit à Baie-Comeau ou à Sept-Îles. Il s’agit des deux seuls établissements de santé de la Côte-Nord où il est possible d’accoucher.

Mme Gagné rappelle que le suivi de grossesse et l’accouchement avec l’aide d’une sage-femme sont très différents par rapport à une pratique médicale. « Ce sont des spécialistes de la grossesse et des naissances », conclut-elle.

Fait à noter, ce n’est pas d’hier que le développement d’un service de sages-femmes en région est dans l’air. On en parlait déjà dans les années 80.

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