Philippe Savard prend le chemin de la prison

Par Charlotte Paquet 10 janvier 2018
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Le commerce Atomik Nutrition, spécialisé dans la vente de suppléments nutritifs, est fermé depuis la fin de l’été. Photo Le Manic

Baie-Comeau – L’ex-propriétaire du commerce Atomik Nutrition et ambulancier de profession, Philippe Savard, de Baie-Comeau, vient d’être condamné à une peine d’emprisonnement de 12 mois à la suite des accusations liées au monde des stupéfiants dont il s’est reconnu coupable en octobre dernier.

La sentence est tombée le 10 janvier au palais de justice de Baie-Comeau. La juge Sonia Bérubé, de la Cour du Québec, chambre criminelle et pénale, s’est rendue à la suggestion commune du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP), représentée par Me Alex Turcotte, et du procureur de la défense, Me Louis-Philippe Doucet Galienne.

Savard, âgé de 28 ans, a été arrêté en mars 2016 sous cinq chefs d’accusation, principalement pour possession de stupéfiants dans le but de trafic et trafic de stupéfiants. Des perquisitions avaient été effectuées le jour même au domicile de l’homme et à son commerce, fermé depuis la fin de l’été. Elles avaient permis aux policiers de mettre la main sur une certaine quantité de cocaïne et  de stéroïdes anabolisants ainsi qu’une somme de 1 140 $ en espèces et des instruments servant à la revente.

D’autres substances illégales relevant de Santé Canada, en l’occurrence des médicaments d’ordonnance, avaient également été saisies.

Période de deux ans

L’enquête a permis d’apprendre que les activités illicites de Philippe Savard se sont déroulées de mars 2014 à mars 2016. Selon ce qui a été entendu au tribunal, l’homme s’est lancé dans la vente de stupéfiants pour rembourser des dettes d’affaires bien plus que pour sa consommation personnelle qui, selon lui, ne posait pas de problème.

L’avocat de la défense a tenu à préciser à la juge Bérubé que son client « n’est pas un homme qui a trempé dans le milieu criminel pendant une longue période de temps ». Me Doucet Galienne a aussi insisté sur le fait que Savard, abstinent depuis les événements, a été un actif pour la société pendant la majeure partie de sa vie et qu’il le redeviendra dans l’avenir.

Me Turcotte est ensuite intervenu pour mettre en contexte le fait que Philippe Savard soit ambulancier. « C’est un ambulancier de profession. Ce n’est pas un facteur aggravant, mais on doit en tenir compte, car il est confronté à des gens qui consomment (dans l’exercice de son métier). Il devait prêcher par l’exemple dans cette situation-là, ce qu’il n’a pas fait », a-t-il martelé.

Rapport présentenciel

La juge Bérubé a reconnu que le rapport présentenciel produit est plutôt positif et qu’il conclut que les risques de récidive sont faibles. Elle a cependant invité l’homme à le relire attentivement afin de bien réaliser pourquoi il s’est retrouvé dans pareille situation. Elle a précisé qu’il y est notamment question d’un manque de jugement pour expliquer le passage à l’acte. L’homme y est aussi décrit comme une personne influençable.

« Il faut que vous réfléchissiez. Vous êtes jeune et vous êtes à risque de retomber quand ça va aller mal », l’a-t-elle averti, ajoutant que le rapport présentenciel est « un bijou d’information sur le reflet » qu’il a donné à l’agent de probation.

Fait à noter, comme Philippe Savard est en détention préventive depuis son arrestation le 20 décembre 2017, pour avoir omis d’être présent à la Cour à cette même date afin de recevoir sa sentence, il lui reste 332 jours à purger à sa sentence.  À sa sortie, il devra aussi respecter une période de probation de 36 mois.

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