L’occupation du bureau du ministre Duclos porte fruit

Par Charlotte Paquet 16 janvier 2018
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Le président du Conseil central Côte-Nord - CSN, Guillaume Tremblay, s'entretient ici avec le ministre Jean-Yves Duclos. Photo courtoisie

Baie-Comeau – Des représentants de travailleurs saisonniers durement touchés par le phénomène du trou noir de l’assurance-emploi ont mis fin, samedi soir, à un siège de 36 heures dans le bureau de la circonscription de Québec du ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social, Jean-Yves Duclos. Après une rencontre avec celui à qui ils réclament des mesures d’urgence, ils ont plié bagage avec un certain optimisme.

” Des mesures d’urgence, il peut en appliquer. Il est capable de se virer de bord rapidement et qu’il ne nous fasse pas accroire que c’est impossible, car il l’a déjà fait dans le passé », mentionne Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord – CSN, qui dirigeait l’occupation.

En compagnie d’une dizaine de représentants d’Action chômage Côte-Nord et d’Action chômage Charlevoix, M. Tremblay a pris d’assaut le bureau du ministre en réclamant une rencontre avec celui-ci. Ce face-à-face, les occupants l’ont attendu jusqu’à 18 h 30 samedi puisque le principal concerné participait à un événement à London, en Ontario. La tempête qui sévissait alors l’a empêché de revenir plus tôt dans sa circonscription.

récaire et dramatique des travailleurs saisonniers aujourd’hui. Certains se retrouveront privés de revenus d’assurance-emploi dès cette semaine et ils devront patienter jusqu’à une vingtaine de semaines avant de reprendre le travail. C’est ce qu’on appelle le fameux trou noir.

En effet, en raison de la façon dont se calcule le taux de chômage aux fins de l’assurance-emploi, le bas taux dans certaines régions du Québec nuit aux travailleurs saisonniers de la Côte-Nord et de Charlevoix, qui doivent aujourd’hui accumuler 140 heures de plus pour se qualifier à six semaines de prestations de moins. « Pour le calcul du taux, on n’est pas jumelés aux bonnes régions », explique M. Tremblay.

Dans les faits, un travailleur doit maintenant comptabiliser 665 heures de travail pour avoir droit à 15 semaines de prestations. Les défenseurs de l’industrie du travail saisonnier réclament un seuil d’admissibilité à 420 heures pour 30 semaines de prestations.

Message entendu

Le président Tremblay croit que le ministre Duclos a compris l’urgence de la situation et le fait que le phénomène du trou noir fera beaucoup plus de victimes cette année. « À partir de maintenant, le ministre a un portrait très clair de la situation. Il a fait preuve d’une grande écoute en nous assurant que notre geste n’aura pas servi à rien. La balle est maintenant dans son camp pour la suite des choses », dit-il.« On lui a demandé d’assumer son leadership puisque c’est lui le ministre responsable dans ce dossier-là. On lui a dit qu’on ne demande pas la lune et qu’on ne veut rien enlever aux autres, mais on veut juste l’équité », ajoute M. Tremblay.

L’absence d’engagement pris sur-le-champ pour la mise en place de mesures d’urgence n’a pas surpris les membres de la délégation. Ils s’attendent toutefois à des gestes rapidement et espèrent que la mobilisation régionale autour du dossier se poursuive, notamment par la signature de la pétition en ligne et en circulation dans le milieu depuis le 20 décembre.