Des bris aux souffleurs compliquent le déneigement à Baie-Comeau

Par Charlotte Paquet 23 janvier 2018
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La Ville de Baie-Comeau a l'intention de donner plus de pouvoirs à la personne préposée aux stationnements afin de lui permettre d'émettre des constats d'infraction en lien avec le déneigement. Archives Le Manic

Les équipes de déneigement de la Ville de Baie-Comeau peinent à compléter le premier tour de soufflage de la neige sur l’ensemble du territoire. Courtoisie Gérard Poirier

Baie-Comeau – Avec les fortes accumulations de neige observées cet hiver, la Ville de Baie-Comeau peine à prendre le dessus au chapitre du déneigement. Et le bris de deux de ses trois souffleurs ces dernières semaines n’est rien pour l’aider. Heureusement, l’un est réparé depuis lundi.

En date du 22 janvier, il était déjà tombé 250 cm de neige depuis novembre 2017. C’est beaucoup. À titre d’exemple, Baie-Comeau en a reçu 411 pendant tout le dernier hiver.

Une citoyenne de la rue Beauchemin, Sylvie Letarte, a interpellé le conseil municipal au sujet du déneigement à la séance publique de lundi. Après avoir souligné les irritants des dernières années, elle a noté qu’en 2018, « c’est la totale », affirmant que la situation est pire que jamais, principalement aux intersections qui permettent de sortir de sa rue, mais aussi de la rue Lajeunesse. L’étroitesse des rues en raison des bancs de neige de part et d’autre rendrait même difficile l’accès des autobus scolaire, a-t-elle noté.

« On a des problèmes avec nos souffleurs depuis le début de l’hiver », avouele directeur général de la municipalité, François Corriveau.  Pour en rajouter, de mauvaises pièces ont été livrées par un fournisseur américain, ce qui a eu pour effet d’étirer encore les délais de réparation.

Alors que plus de 30 cm de neige sont encore attendus sur Baie-Comeau mardi et mercredi, le premier tour de soufflage de la neige n’est pas encore complété sur l’ensemble du territoire. C’est que les importantes chutes de neige répétées obligent la Ville à retourner chaque fois élargir les rues les plus problématiques en raison de leur étroitesse, comme la rue Crémazie ou la rue Champlain. Pendant ce temps-là, les citoyens des autres artères guettent le passage du souffleur.

Deux problèmes constatés

Pour faciliter le déneigement, le maire insiste sur la collaboration nécessaire des citoyens, qui doivent s’abstenir de laisser leur véhicule dans la rue pendant qu’ils déneigent leur stationnement. « Quand la gratte passe tout de suite après, c’est clair que la rue est rendue pas large parce qu’elle est obligée de contourner les voitures et elle laisse des gros tas de neige », indique-t-il.

La hauteur des bancs de neige à la limite de leur terrain incite aussi des gens à déposer leur neige dans la rue. « Ça fait que dans la rue parfois, il y a juste de l’espace pour une voiture », poursuit M. Montigny.

Les déneigeurs privés sont aussi pointés du doigt, particulièrement ceux qui, au lieu de souffler sur le banc de neige, déneigent les stationnements de leurs clients et poussent la neige dans la rue. Comme le souligne le directeur général, des bancs de neige en forme de pyramide apparaissent, mais du côté de la rue plutôt que vers la maison.

Budget des imprévus

Jusqu’à présent, la Ville respecte ses prévisions budgétaires pour le déneigement, mais, au rythme où vont les choses, elle se prépare déjà à devoir puiser quelques centaines de milliers dans son enveloppe réservée aux imprévus, tout comme elle l’avait fait en 2017.

Plus d’argent devra être sorti du budget des imprévus et moins il en restera pour le développement économique, déplore M. Montigny. Rappelons que la Ville de Baie-Comeau a réservé en 2018 une enveloppe de 700 000 $ pour la relance de son économie, mais aussi pour faire face aux imprévus sans aller gruger le surplus cumulé.

Fait à noter, l’hiver 2017-2018 semble être parti pour être le troisième en ligne avec d’impressionnantes quantités de neige, après les 411 cm de l’an dernier et les 444 cm de 2015-2016. Au cours des cinq années précédentes, les quantités oscillaient davantage entre 200 et 300 cm. En 2009-2010, un hiver exceptionnel n’en avait laissé que 115 cm.

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