Suicide : la Côte-Nord se hisse au deuxième rang au Québec

Par Charlotte Paquet 6 février 2018
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Le mercredi 31 janvier, le Centre de prévention du suicide de la Côte-Nord a érigé un kiosque d’information au centre Henry-Leonard pendant un match du Drakkar. Photo Le Manic

Baie-Comeau – La Côte-Nord vient de se hisser au deuxième rang au Québec pour son haut taux de suicide par 100 000 habitants, selon les données provisoires les plus récentes, soit celles de 2015.

C’est ce qui ressort du portrait dévoilé par l’Institut national de santé publique du Québec à l’occasion de la 28e Semaine nationale de prévention du suicide, qui se déroule du 4 au 10 février sur le thème Parler du suicide sauve des vies.

Vingt personnes se sont enlevé la vie sur la Côte-Nord il y a trois ans. En comparaison, le suicide avait fait 17 victimes en 2014 et 16 en 2013. « On parle encore surtout d’hommes âgés de 45 ans à 64 ans », précise la directrice générale du Centre de prévention du suicide (CPS) de la Côte-Nord, Gladys Tremblay. Même si les femmes sont moins nombreuses à passer à l’acte, il n’en reste pas moins que la majorité se situent aussi dans ce groupe d’âge.

Pour en revenir à la dernière année de référence, on se souviendra qu’une vague de décès par suicide avait touché la communauté de Uashat Mak Mani-Utenam, près de Sept-Îles, avec cinq pertes de vie en huit mois. Une enquête publique du coroner avait été tenue l’année suivante pour faire la lumière sur les causes et les circonstances de chaque décès et permettre de mieux comprendre la problématique liée au suicide dans les communautés autochtones.

Si la Côte-Nord frôle effectivement le sommet du classement provincial du taux de suicides par 100 000 habitants en 2015, la première place revient à l’Abitibi-Témiscamingue où 36 personnes ont alors commis l’irréparable.

Au Québec, le nombre de suicides a reculé quelque peu de 2014 à 2015 pour passer de 1 147 à 1 128. Dans les faits, cette diminution n’aura permis que de ramener le nombre de suicides à ce qu’il était deux ans plus tôt.

Grosse semaine

L’équipe du CPS de la Côte-Nord ne chôme pas cette semaine. Moult activités sont au programme, dont cinq jours de formation dispensés à Fermont par la formatrice Mélanie Bernier.

Des ateliers sur différents thèmes sont également offerts au cégep de Baie-Comeau, à la maison des jeunes Le Spoth à Chute-aux-Outardes, au sein de la communauté de Pessamit ainsi qu’au Centre des femmes et au Centre d’action bénévole Le Nordest à Forestville. « Ça va être une grosse semaine », souligne Mme Tremblay.

Jusqu’au 10 février, le CPS invite aussi les gens à arborer le macaron autocollant Je soutiens le CPS Côte-Nord, un nouvel outil de visibilité pour la cause qui est disponible gratuitement auprès de l’organisme.

Par ailleurs, le CPS souhaite que l’envoi massif de son cahier technique à de nombreuses organisations, au début janvier, permettra de les guider dans l’organisation d’activités.

Finalement, le Drakkar de Baie-Comeau a collaboré à la semaine de prévention pour une septième année en tenant un match thématique sur la prévention du suicide le 31 janvier. L’équipe du CPS a alors érigé un kiosque d’information et a remis du matériel promotionnel aux partisans.

La ligne d’aide pour les gens vulnérables est disponible au 1 866 APPELLE.

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