La Commission municipale du Québec prend le contrôle à Baie-Trinité

Par Charlotte Paquet 8 février 2018
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Élu à la mairie de Baie-Trinité en novembre 2017, Marc Tremblay a choisi de quitter le navire, car dans l’état actuel des choses, il ne voit pas comment il serait parvenu à ramener l’harmonie au sein du conseil municipal et à assainir les finances publiques. Photo archives Le Manic

Élu à la mairie de Baie-Trinité en novembre 2017, Marc Tremblay a choisi de quitter le navire, car dans l’état actuel des choses, il ne voit pas comment il serait parvenu à ramener l’harmonie au sein du conseil municipal et à assainir les finances publiques. Photo archives Le Manic

Baie-Comeau – Réclamée tant par le maire démissionnaire, Marc Tremblay, que par le nouveau comité de citoyens, la mise sous tutelle de la municipalité de Baie-Trinité est maintenant chose faite. Le décret adopté par le gouvernement du Québec la place jusqu’à nouvel ordre sous le contrôle de la Commission municipale du Québec (CMQ).

Déjà évoquée comme possibilité dans un rapport dévastateur déposé le 1er décembre 2017 par un observateur mandaté par le ministère des Affaires municipalité et de l’Occupation du territoire pour vérifier l’administration et l’application des lois de Baie-Trinité, le recours à la tutelle se matérialise donc.

Depuis la semaine dernière, la Commission municipale du Québec est donc présente pour accompagner le personnel administratif dans la gestion et l’aider à régler les nombreux problèmes de fonctionnement.

« Le gouvernement du Québec prend les mesures nécessaires pour rétablir le bon fonctionnement de la municipalité et regagner la confiance de ses citoyens », a souligné le ministre Martin Coiteux le jour même de la mise sous tutelle. Selon lui, la CMQ veillera à ce que des mesures concrètes soient prises pour redresser la situation. « Nous souhaitons que le conseil municipal puisse retrouver rapidement son autonomie dans le plus grand intérêt des citoyens », a-t-il ajouté.

La décision de Québec survient une semaine après la troisième visite de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) dans les bureaux municipaux de Baie-Trinité. Elle enquête sur l’ancienne administration.

Rappelons que si les états financiers de 2015 ont été adoptés récemment, ceux de 2016 sont toujours en attente. Il y aura aussi ceux de 2017 à venir ainsi que le budget 2018 à adopter. Fait à noter, il y aurait pour 100 000 $ de revenus de taxes foncières non perçus au cours des trois dernières années.

Démission du maire

Même s’il s’est dit satisfait de la décision de Québec, c’était trop peu trop tard pour le maire Marc Tremblay. Le jour même de l’annonce de la mise sous tutelle, le 30 janvier, il annonçait sa démission, effective depuis le 1er février.

« Je quitte le navire. J’ai donné ce que je pouvais donner. Je ne me rendrai pas malade pour ça. La santé, on en a juste une », a confié celui qui a perdu près de sept kilos après trois mois en poste.

M. Tremblay explique sa décision ainsi : « Je quitte, car je ne suis pas capable de voir comment je pourrais passer au travers de tout le travail qu’il y a à faire ».

Néophyte en politique, le retraité d’Hydro-Québec était pourtant rempli d’espoir lorsqu’il s’est fait élire en novembre 2017. Il avait confiance de ramener l’harmonie au sein de la population (son thème de campagne) et de redresser les finances publiques. Mais c’était sans compter les dissensions au sein même du conseil municipal, principalement au sujet du dossier du comblement du poste de directeur général, a-t-il expliqué. Deux clans se sont alors formés.

« C’était pas réaliste (ses ambitions). Pourtant, normalement, je n’ai pas peur du travail. J’avais espoir que l’opposition se rallie, mais j’ai réalisé que c’était irréaliste », a-t-il dit.

M. Tremblay a lui-même écrit au ministre des Affaires municipales en janvier pour lui demander de mettre sa municipalité en tutelle. Le nouveau comité de citoyens a effectué la même démarche. « J’espérais la tutelle et je crois que c’est une bonne chose. Sincèrement, je pense que c’est une sage décision du gouvernement. Il n’y a pas beaucoup d’autres alternatives. Même si je passais les journées là au bureau, sans directeur général, je ne vois pas comment m’en sortir », a-t-il laissé tomber.

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