Baie-Comeau rend disponibles 15 mégawatts

Par Charlotte Paquet 14 février 2018
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La Ville de Baie-Comeau est passée à un cheveu de trouver preneur à la fin de 2017 pour les 15 mégawatts qu’elle a de disponibles au poste Bégin, mais ce ne serait que partie remise. Photo Le Manic

La Ville de Baie-Comeau est passée à un cheveu de trouver preneur à la fin de 2017 pour les 15 mégawatts qu’elle a de disponibles au poste Bégin, mais ce ne serait que partie remise. Photo Le Manic

Baie-Comeau – Le réseau électrique du secteur Est de Baie-Comeau possède une disponibilité de 15 mégawatts (MW). Un peu avant le temps des Fêtes, la Ville est passée à un cheveu de trouver preneur pour cette quantité d’énergie auprès d’une entreprise du monde de la cryptomonnaie , mais en deux temps trois mouvements, ce joueur avait choisi de s’installer en Alberta et produisait déjà des bitcoins quelques semaines plus tard.

La municipalité possède des avantages pour cette nouvelle industrie, dont son climat qui fait diminuer les couts de climatisation en été. Car il faut savoir que la production de bitcoins par des blockchains, ou des chaines de blocs, nécessite un nombre très élevé d’ordinateurs, ce qui crée beaucoup de chaleur.

« Il faut être réaliste. On ne peut pas se virer sur un 10 cents ou un bitcoin le temps de 24 jours avant les Fêtes », a souligné le directeur général de la Ville, François Corriveau. Par contre, l’expérience prouve qu’il faut faire vite, plus que vite dans cette industrie.

« Ça fait plusieurs jours qu’on cogne à différentes portes pour être certain de savoir quel chemin emprunter, car nous aussi on avance dans des sentiers qui ne sont pas battus, mais l’opportunité est là et on ne veut pas manquer le bateau », a-t-il ajouté, rappelant l’importance de diversifier une économie en décroissance et une démographie qui suit la même tendance.

Baie-Comeau a perdu ce projet pour 15 MW, mais il n’aurait pas perdu le promoteur qui serait toujours intéressé à faire des affaires chez nous. Même que M. Corriveau indique qu’il veut y implanter son « vaisseau amiral ».

Se ruer aux portes

À son arrivée en poste en novembre, le maire Yves Montigny avait déjà un dossier qui l’attendait sur sa table de travail en relation avec cette nouvelle économie. Baie-Comeau semble être un terreau fertile.

« On est parti en premier et on a pris une longueur d’avance. (…) On va certainement être capable d’en brancher un avec le 15 MW qu’on a, mais on veut faire plus. On a une demande autour d’une centaine de mégawatts dans le parc Jean-Noël-Tessier et évidemment qu’on veut le brancher », a expliqué l’élu.

Depuis la dernière semaine de janvier, les choses se sont précipitées. « C’est fou. Tout le monde veut embarquer là-dedans, comme l’a réalisé Hydro-Québec », a indiqué le directeur général. De tous les projets reçus, neuf sont considérés sérieux.

« La porte est ouverte. Il faut mettre le pied dedans maintenant pour créer le buzz et dire que Baie-Comeau est le point de mire de ce qui peut se faire en termes de cryptomonnaie et de data center. On a le climat pour le faire, on a des lignes, on a l’approvisionnement en électricité. Pour un premier pas, on a ce qu’il faut et pour s’inscrire un peu plus loin après, bien, Hydro-Québec doit avoir des garanties, », conclut M. Corriveau.

Fait à noter, pour chaque 5 MW d’électricité vendus et provenant du poste Bégin, la Ville de Baie-Comeau empoche des revenus annuels de 500 000 $. Si elle parvient à une entente pour les 15 MW disponibles, ce serait un baume pour panser ses plaies, elle qui perd 1,7 M$ de revenus par année depuis 2016 à la suite de la décision de Produits forestiers Résolu (à l’époque AbitibiBowater) de vendre sa participation de 60 % dans le barrage McCormick à Hydro-Québec. Rappelons que la société d’État ne paie pas de taxes foncières sur ses équipements de production.

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