Conjonctivite : aucune demande d’exclusion à l’action collective

Par Charlotte Paquet 23 février 2018
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Me Jean-Sébastien D’Amours se réjouit qu’aucune demande d’exclusion à l’action collective n’ait été adressée. Photo courtoisie

Me Jean-Sébastien D’Amours se réjouit qu’aucune demande d’exclusion à l’action collective n’ait été adressée. Photo courtoisie

Baie-Comeau – Des 1 437 victimes de l’épidémie de kératoconjonctivite qui a frappé la Manicouagan de décembre 2013 à mai 2014, aucune ne s’est prévalue de son droit d’exclusion de l’action collective autorisée en décembre par le juge Bernard Tremblay, de la Cour supérieure. La date limite pour le faire était fixée au 5 février.

« Aucune demande d’exclusion, c’est une excellente nouvelle, car on va pouvoir faire nos demandes pour l’ensemble des victimes », s’est réjoui Me Jean-Sébastien D’amours, du groupe spécialisé en erreurs médicales au cabinet Tremblay Bois Migneault Lemay de Québec, qui défend les intérêts de la représentante au dossier, Brigitte Cimon, de Baie-Comeau.

Selon Me D’Amours, de façon générale, quand des gens s’excluent d’une action collective, c’est qu’ils envisagent effectuer une démarche personnelle en justice. Il insiste sur le fait qu’à ce stade-ci du processus, les victimes sont inscrites d’emblée à l’action et qu’aucun frais n’y est rattaché.

D’ici le 5 mars, une demande introductive d’instance au nom de Mme Cimon sera déposée en Cour supérieure contre le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Côte-Nord et l’opthalmologiste Danny Dreige. L’Association canadienne de protection médicale est également mise en cause. La représentante, qui vit aujourd’hui avec des séquelles permanentes liées à l’infection, réclame une somme de 742 650 $ en dommages et intérêts.

Selon la poursuite, d’importantes lacunes dans le nettoyage et la désinfection du matériel et des instruments ainsi qu’un lavage des mains inadéquat au département d’ophtalmologie ont entrainé l’épidémie de conjonctivite, qui serait la plus importante du genre observée dans la littérature médicale mondiale, selon Me D’Amours.

Des appels reçus

À la suite de l’autorisation de l’action collective en décembre et de l’avis aux membres publié pendant quatre semaines consécutives dans les pages du journal Le Manic, la firme d’avocats a reçu des appels de victimes qui souhaitaient en savoir plus.

Me D’Amours considère très utile que les gens se manifestent ainsi, même s’ils font partie d’emblée de l’action.

Les personnes infectées lors de l’épidémie de conjonctivite n’ont absolument rien à faire pendant le processus judiciaire. Par contre, si un jugement favorable ou un règlement hors cour intervient, là, elles devront obligatoirement se faire connaitre pour en bénéficier.

Rappelons enfin que les membres de l’action collective se divisent en trois groupes. Il y a les cas nosocomiaux, qui réunit les personnes ayant contracté l’infection directement au CISSS. Il y a aussi les cas dits communautaires, soit les gens ayant été infectés par contact direct ou indirect avant même de se présenter au CISSS. Enfin, le troisième groupe rassemble les employés de l’établissement infectés au travail.

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