La Marée chantante partage son plaisir de chanter avec les ainés

Par Charlotte Paquet 24 février 2018
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Les choristes s’installent auprès des résidents afin de chanter avec eux pendant que la chef de chœur, Nicole Demers, les dirigent à l’avant. Photo Le Manic

Les choristes s’installent auprès des résidents afin de chanter avec eux pendant que la chef de chœur, Nicole Demers, les dirigent à l’avant. Photo Le Manic

Baie-Comeau – Chanter pour faire plaisir, mais aussi pour se faire plaisir, voilà le leitmotiv qui anime les membres de la chorale La Marée chantante de Baie-Comeau qui, une fois par semaine, s’exécutent devant un auditoire composé de résidents en CHSLD.

Depuis un an et demi maintenant, le groupe musical visite les ainés des centres d’hébergement et de soins de longue durée Boisvert et N.-A.-Labrie en alternance tous les mercredis après-midis. Dirigées par Nicole Demers, les choristes, toutes des femmes, pratiquent quelques pièces en groupe avant d’aller s’asseoir près des ainés de manière à chanter ensemble.

« Des résidents suivent. Certains vont chanter ou fredonner les couplets qu’ils connaissent. Il y en a qui dorment et vont continuer de dormir pendant qu’on chante », souligne Mme Demers. Si du côté du centre N.-A.-Labrie, le public a principalement des problèmes de mobilité jumelés à un peu de confusion, au centre Boisvert, les spectateurs sont plus confus. « Personne n’est capable de tenir un cahier de chansons », précise la chef de chœur.

Mais qu’à cela ne tienne, les choristes se font plaisir à chanter et la plupart des résidents voient là une occasion de divertissement. « Ça fait vraiment une activité intéressante pour eux. Ç’a de l’effet au niveau cognitif le fait de chanter, se remémorer des chansons et de vivre des émotions », souligne Nicole Demers, qui considère que ce temps passer à chanter et à entendre des chansons d’une autre époque a également un effet sur leur humeur.

La Marée chantante possède un répertoire d’une quarantaine de chants des années 30 aux années 60. À chaque semaine, elle en interprète environ huit. Après 30 à 45 minutes, le spectacle du jour se termine. « Avec l’expérience, on s’est rendu compte que huit chansons, c’est un chiffre magique. Ensuite, les résidents sont fatigués », explique la chef de chœur.

Deux heures sur place

Les choristes passent près de deux heures sur place à chacune de leur présence. À leur arrivée, elles pratiquent les chants prévus pour la prestation du jour. Pendant ce temps-là, les résidents s’installent tranquillement dans la salle avec l’aide du personnel.

Vient ensuite le moment de chanter tous ensemble. Une fois le spectacle fini, les choristes prennent un peu de temps pour pratiquer en vue de leur concert de fin d’année, qu’ils présenteront dans chacune des résidences. Les ainés qui le souhaitent peuvent assister à ces pratiques.

La Marée chantante est née de l’initiative de quatre membres d’un autre groupe, la chorale Bel’Humeur, qui souhaitaient multiplier les occasions de chanter. Outre Mme Demers, on retrouve Denise Langevin, Nicole Montigny et Lucie Montigny. Elles sont allées frapper à la porte du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Côte-Nord pour soumettre leur projet de prestations hebdomadaires dans les deux CHSLD de Baie-Comeau, qui, il faut s’en douter, a été très bien accueilli. Aujourd’hui, une quinzaine de choristes font partie de La Marée chantante.

Une deuxième carrière

Le chant et le poste de chef de chœur représentent pratiquement une deuxième carrière pour Nicole Demers, à la retraite du réseau de la santé et des services sociaux après une carrière de gestionnaire.

Elle en est à sa huitième année d’études en chant à l’École de musique Côte-Nord. Son poste de chef de cœur, dira-t-elle en riant, elle le voit comme une sorte de deuxième carrière. « C’est un work in progress, mon affaire », poursuit-elle, d’un ton léger.

D’ailleurs, si La Marée chantante réunit uniquement des femmes, c’est aussi pour faciliter les choses à celle qui dirige. Travailler avec deux voix, les altos et les sopranos, c’est amplement suffisant, avoue Mme Demers en conclusion.

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