Prolongement de la 138 et pont sur le Saguenay – Les élus de la Côte-Nord se mobilisent

24 février 2018
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Le prolongement vers l’Est de la route 138 continue de faire partie des demandes récurrentes des élus de la Côte-Nord. Photo archives Le Manic

Le prolongement vers l’Est de la route 138 continue de faire partie des demandes récurrentes des élus de la Côte-Nord. Photo archives Le Manic

Sept-Îles- Le prolongement de la route 138 et la construction d’un pont au-dessus de la rivière Saguenay sont deux projets réclamés depuis plusieurs années sur la Côte-Nord. La semaine dernière, un contingent d’élus nord-côtiers s’est rendu à Québec pour faire entendre ses préoccupations envers les deux projets à la ministre déléguée aux Transports, Véronyque Tremblay, et au ministre responsable de la région de la Côte-Nord, Pierre Arcand.

Initiée par les élus de la Côte-Nord, cette rencontre avait pour but de confirmer la place du projet de prolongement de la route 138 et celui du pont de Tadoussac dans le budget gouvernemental.

« Le gouvernement avait déjà annoncé que des sommes de plus de 230 millions $ seraient attribuées au prolongement de la route et il avait promis la création d’un bureau de projet pour le pont à Tadoussac », rappelle le maire de Sept-Îles, Réjean Porlier.

Selon ce dernier, les élus souhaitaient également s’assurer que les projets n’allaient pas entrer en interférence entre eux. « Les deux sont nécessaires. Il n’y a aucune raison de les mettre en contradiction », a-t-il estimé.

La délégation a aussi profité du moment pour demander à être impliquée dans les différentes étapes de réalisation. « Surtout pour le pont, il fallait s’assurer d’être impliqué dans le bureau de projet, parce qu’on ne veut pas que ça devienne quatre années d’études après l’élection et qu’il n’y ait finalement rien qui bouge. On ne veut pas que ce soit un feu d’artifice pour faire durer le temps », prévient M. Porlier.

Mobilisation

Si le prolongement de la route s’affiche depuis longtemps comme une nécessité pour les élus, le dossier du pont de Tadoussac n’a pas toujours fait l’unanimité. En effet, certains déploraient les nombreuses pertes d’emplois qu’allait générer la construction d’un pont au détriment du service de traversier. Le maire Porlier assure toutefois que l’ensemble de la Côte-Nord est maintenant derrière les deux projets.

« C’était la première fois que toute la région se mobilisait. Tous les élus, ou presque, étaient là et le message était consensuel. Tout le monde voulait le désenclavement de la Côte-Nord et pour ça, il faut prolonger la 138 et construire un pont au-dessus de la rivière Saguenay », soutient-il.

Quant au ministre responsable de la Côte-Nord, il aurait indiqué au groupe d’élus que c’était en partie ce manque de consensus régional qui l’empêchait de faire avancer le projet par le passé. « Le ministre Arcand a dit qu’il était dur pour lui de faire avancer un projet pour lequel il y avait des divisions au sein de la région », a rapporté le maire de Sept-Îles.

Réjean Porlier espère que les sommes avancées seront bel et bien présentes lors du prochain budget provincial. Dans son scénario le plus optimiste, le maire de Sept-Îles croit que les deux projets pourraient se concrétiser d’ici cinq ans.

Jamais vu

Le maire de Gros-Mécatina et préfet de la MRC du Golfe-du-Saint-Laurent, Randy Jones, aurait aimé voir le même genre de mobilisation pour la 138 par le passé.

« Si les gens élus s’étaient mobilisés pour la 138 avant, comme ils le font pour le pont, peut-être qu’on aurait été capable d’aller les rejoindre pour la rencontre à Québec », fait-il valoir. En raison des contraintes de transport, Randy Jones a dû assister à la rencontre par téléphone.

M. Jones précise qu’il ne se place pas contre le projet du pont, mais que sa priorité restera toujours le prolongement de la 138. « Le désenclavement de nos villages, ça va rester notre priorité. C’est sûr que d’aller appuyer un pont sur la rivière Saguenay alors qu’on en demande un depuis plus de cinq ans à Saint-Augustin, ce n’est pas nécessairement l’idéal pour nous », souligne-t-il.

Tout comme Réjean Porlier, Randy Jones confirme que les ministres se sont montrés rassurants par rapport à toutes les inquiétudes formulées. « Ils ont dit que les deux projets évolueraient en même temps et qu’ils ne se nuiraient pas un à l’autre », a-t-il soumis en conclusion.

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