« On a été tous surpris de cette façon de faire en sauvage »

Par Charlotte Paquet 7 mars 2018
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Robert Pilon souligne qu’il verrait bien les étages inférieurs des deux immeubles pour personnes âgées de la rue Carleton être réservés aux non-fumeurs et les étages supérieurs aux fumeurs. Il considère exagéré le règlement adopté par l’OMH de Baie-Comeau. Photo Le Manic

Robert Pilon souligne qu’il verrait bien les étages inférieurs des deux immeubles pour personnes âgées de la rue Carleton être réservés aux non-fumeurs et les étages supérieurs aux fumeurs. Il considère exagéré le règlement adopté par l’OMH de Baie-Comeau. Photo Le Manic

Baie-Comeau – « C’est une mesure exagérée. Au Québec, l’Office municipal d’habitation (OMH) de Baie-Comeau est le premier à vouloir interdire de façon drastique la consommation de tabac et de cannabis dans ses logements. On a été tous surpris de cette façon de faire en sauvage. »

Robert Pilon, coordonnateur de la Fédération des locataires d’habitations à loyer modique du Québec (FLHLMQ), ne mâche pas ses mots à l’endroit du nouveau règlement qui entrera en vigueur le 1er juin. Il considère que l’OMH a dépassé les bornes et que d’autres façons de faire plus respectueuses auraient pu être privilégiées, comme c’est le cas ailleurs au Québec.

« Il n’est pas nécessaire de brimer les droits des uns pour faire respecter ceux des autres », insiste le porte-parole, qui représente 400 associations de locataires de HLM. Il privilégie l’accès progressif à un parc de logements non-fumeurs, mais jamais pour l’entièreté des immeubles, comme ce sera le cas à Baie-Comeau.

La FLHLMQ propose plutôt qu’une aile ou que les premiers étages d’un bâtiment (puisque la fumée monte) soient progressivement réservés à une clientèle de non-fumeurs. Pour les OMH qui gèrent plusieurs immeubles, la solution pourrait aussi passer par des immeubles fumeurs et d’autres non-fumeurs. « Notre position nous apparait plus équilibrée et plus respectueuse », souligne-t-il.

Selon M. Pilon, l’interdiction de fumer touchera même un locataire actuel qui devrait être relogé dans un logement plus grand ou plus petit. Il perdrait son droit acquis de fumer chez lui.

La légalisation prochaine du cannabis pourrait, croit le coordonnateur, avoir incité le conseil d’administration de l’OMH de Baie-Comeau à serrer la vis aux fumeurs.

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