Économie circulaire – L’histoire à succès du fondateur de Jus Loop

Par Charlotte Paquet 8 mars 2018
Temps de lecture :
David Côté, de l’entreprise Jus Loop, a raconté son histoire à succès en économie circulaire. Il fabrique des jus pressés à froid avec les rejets de fruits et de légumes d’un distributeur et achemine ses propres rejets à un fabricant de croquettes pour chiens. Photo Le Manic

David Côté, de l’entreprise Jus Loop, a raconté son histoire à succès en économie circulaire. Il fabrique des jus pressés à froid avec les rejets de fruits et de légumes d’un distributeur et achemine ses propres rejets à un fabricant de croquettes pour chiens. Photo Le Manic

Baie-Comeau – Contrer le gaspillage alimentaire en fabriquant des jus et assurer la valorisation de ses propres rejets en les refilant à un fabricant de croquettes pour chien, voilà ce qu’accomplit depuis 18 mois l’entrepreneur montréalais David Côté, pour qui l’économie circulaire prend tout son sens.

Recruté par les organisateurs du colloque Azimut à titre d’expert, David Côté connait le succès avec Jus Loop. « On sauve des fruits et légumes qui sont rejetés de l’industrie alimentaire pour les mauvaises raisons. On les presse en jus pressé à froid et on donne notre rejet à nous, qui est de la pulpe de fruits et légumes, à une autre compagnie qui fait des croquettes pour chiens », explique-t-il au journal Le Manic.

Dans les faits, avec les rejets de l’industrie, l’homme d’affaires crée de la valeur. Avec ses propres rejets, une autre industrie crée de la valeur. « On se donne des ristournes financières sur nos ventes. Tout le monde est content financièrement », dit-il.

Les fruits et légumes qu’il utilise ont soit une apparence moche, en raison de leur forme ou de leur couleur, ou encore ne survivraient pas au cycle de distribution en raison de leur degré de murissement. Il n’est pas question ici de matières premières qui dépérissent sur les tablettes de l’épicier et qui seront bientôt moisies. « Il y a beaucoup de choses qui ne se rendent même pas jusqu’à l’épicerie. Nous, on travaille en amont », souligne celui qui a été confronté au gaspillage alimentaire pendant ses années de travail dans la restauration.

Son principal distributeur jette 16 tonnes de fruits et légumes par jour. Pour le moment, Jus Loop récupère de 12 à 15 % de ces pertes par année. Il espère atteindre un jour les 80 % de récupération. À Baie-Comeau, les produits de Jus Loop sont disponibles actuellement au Manoir du café et le seront bientôt chez IGA et à la future épicerie responsable de la Coop Osmia sur Place La Salle.

La Mère Michèle

Copropriétaire de la confiserie La Mère Michèle, Claude Côté s’est dit très satisfait de sa participation au colloque Azimut. Il lui a permis, dit-il, de rencontrer des gens et découvrir « que nous autres, on pouvait faire affaire avec eux et eux pouvaient faire affaire avec nous. » Il parle notamment de la location d’équipements de cuisine ou encore d’étiqueteuses.

Dans le cadre de ses opérations, la petite PME produit des rejets d’argousier, de chicoutai et de framboise. Elle récupère et congèle les graines à son usine de Colombier, car elle prévoit que leur valorisation sera possible un jour prochain, principalement du côté de l’argousier.

Comme l’explique M. Côté, les graines d’argousier peuvent servir à la fabrication d’huiles de première qualité et de produits de beauté. À ce jour, une certaine quantité a été vendue à des fins d’analyses pour la fabrication d’huiles. « Éventuellement, quand la demande va être là, on va communiquer avec des transformateurs », souligne l’homme d’affaires.

Partager cet article