Baie-Comeau a son unité de médiation citoyenne

Par Steeve Paradis 22 mars 2018
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Claude St-Pierre, coordonnateur de Convergence Manicouagan et l’intervenante Lina Desgagné (à droite), encadrent Ginette Drouin, l’une des deux premières personnes à remplir le rôle de médiateur citoyen dans la Manicouagan. Photo Le Manic

Claude St-Pierre, coordonnateur de Convergence Manicouagan et l’intervenante Lina Desgagné (à droite), encadrent Ginette Drouin, l’une des deux premières personnes à remplir le rôle de médiateur citoyen dans la Manicouagan. Photo Le Manic

Baie-Comeau – Les services de l’organisme de justice alternative Convergence Manicouagan ne sont plus seulement reliés aux jeunes contrevenants. Convergence vient d’implanter une unité de médiation citoyenne, « un mode de gestion des conflits par et pour les citoyens ».

« De plus en plus de personnes veulent régler leurs différends autrement que par la voie des tribunaux et les personnes concernées directement par un litige sont les mieux placées pour régler la situation », a fait valoir le coordonnateur de Convergence Manicouagan, Claude St-Pierre, pour justifier l’implantation de ce service, tout à fait gratuit.

Le premier geste pour que s’enclenche une médiation citoyenne doit donc venir du principal intéressé, le citoyen impliqué dans la cause, souligne M. St-Pierre. Ensuite, le médiateur fait préciser au demandeur ses besoins et ses attentes, pour par la suite contacter l’autre partie à savoir si elle serait intéressée par une médiation.

En cas de réponse positive, la médiation s’enclenche et elle arrive souvent à de bons résultats, assure le coordonnateur. À tout moment, l’une ou l’autre des parties pourra décider de mettre fin au processus pour privilégier une autre avenue.

Le médiateur n’est ni juge ni partie, il est facilitateur, a rappelé l’intervenante de Convergence Manicouagan, Lina Desgagné. « Son rôle est principalement d’encadrer la rencontre (de médiation) et de s’assurer que les conditions soient à leur meilleur. Le gros de la job, ce n’est pas durant la médiation, c’est avant », lance-t-elle.

Des bénévoles

Fait à noter, les médiateurs engagés dans le processus sont bénévoles. Ils ont reçu une formation de base de trois jours, en plus de bénéficier ensuite d’une formation continue et du soutien constant de Lina Desgagné, « l’experte en médiation » aux dires de Claude St-Pierre.

Pour l’année 2016-2017, la trentaine d’unités de médiation citoyenne de la province ont traité 1 313 demandes, en hausse de 18 % par rapport à l’année précédente. À 60 %, les demandes concernaient un conflit de voisinage.

On retrouve par la suite, à 11 %, les conflits de famille, à l’exclusion des causes concernant le droit familial comme les pensions alimentaires et la garde d’enfant, qui ne peuvent être traités en médiation citoyenne. Les demandes d’information juridique ne sont pas acceptées non plus.

Pour sa première année de fonctionnement, l’unité de médiation citoyenne est basée uniquement à Baie-Comeau, mais elle accepte les demandes de partout sur la MRC de Manicouagan. Et d’ici un à trois ans, « si on a des demandes en provenance de la Haute-Côte-Nord, on va essayer de les traiter à partir de là », a signalé le coordonnateur.

L’unité de médiation citoyenne de Baie-Comeau a reçu un peu plus de 5 000 $ d’Innovation et développement Manicouagan et autour de 2 300 $ de la Société d’aide au développement de la collectivité (SADC) de Manicouagan pour son lancement. Plusieurs organismes locaux ont aussi contribué au démarrage de l’organisme.

Le conseil d’administration de l’unité de médiation citoyenne de Baie-Comeau est présidé par André Noël. Quant au comité d’implantation, il est composé d’Hélène Martel (CISSS), Nadine Desrosiers (commission scolaire de l’Estuaire), Josée Davidson (SQ), Marie-Josée Michaud (cégep), Catherine Chapados (CAVAC), Mario Girard (Homme aide Manicouagan) et Suzie-Michelle Perron (SADC).

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