Les efforts de recrutement du CISSS soulèvent des questions

Par Charlotte Paquet 30 mars 2018
Temps de lecture :
Kevin Bélanger-Bouffard, qu’on aperçoit à droite, a questionné le PDG du CISSS, Marc Fortin, sur les réels efforts qui sont consentis pour régler les importants problèmes de pénurie de main-d’œuvre. Photo Le Manic

Kevin Bélanger-Bouffard, qu’on aperçoit à droite, a questionné le PDG du CISSS, Marc Fortin, sur les réels efforts qui sont consentis pour régler les importants problèmes de pénurie de main-d’œuvre. Photo Le Manic

Baie-Comeau – La volonté réelle du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Côte-Nord à vouloir régler les problèmes de pénurie de main-d’œuvre a été mise en doute par Kevin Bélanger-Bouffard, un représentant syndical de la CSN, lors de la séance publique du conseil d’administration de la semaine dernière.

« Quels moyens ont été mis en place dans les deux dernières années pour attirer du personnel? », a demandé celui qui représente le groupe 2, principalement les préposés aux bénéficiaires, les employés des cuisines et de l’entretien et les travailleurs en centre jeunesse.

« On sent qu’il y a eu un mouvement ces deux dernières années. Les chefs ont tous bougé de place, puis nous, ç’a comme été laissé au dépourvu, l’engagement. Ils ont laissé ça aller. Il n’y a rien qui se passe. On manque de main-d’œuvre et il n’y a rien qui avance », affirme l’homme, qui déplore l’absence d’offres d’emplois dans les journaux et un site web dans lequel les chercheurs d’emploi peinent à s’y retrouver.

M. Bélanger-Bouffard soutient que les efforts de rationalisation du CISSS sont à l’origine de la situation actuelle. « Les coupures, c’est ce qui cause l’absentéisme à 90 %. Présentement, les coupures ne servent qu’à payer le temps supplémentaire occasionné par les coupures », ironise-t-il

Moyens novateurs

De son côté, le président-directeur général du CISSS, Marc Fortin, considère que les moyens de recrutement conventionnels ne fonctionnent tout simplement plus et qu’il faut trouver des façons de faire novatrices pour attirer des travailleurs.

La pénurie, M. Fortin ne l’impute non pas à des compressions de poste. Il parle d’une fausse perception des gens puisque le cœur du problème s’explique par le taux d’absentéisme, selon lui. « Près de 10 % de taux d’assurance salaire, c’est invivable », souligne le PDG, tout en notant que dans certains secteurs de Montréal, il est plutôt question d’un taux de 4 %.

Pour tenter de trouver des moyens de recrutement novateurs et discuter d’organisation du travail, d’horaires et de situation de détresse, entre autres choses, le grand patron convie d’ailleurs les représentants des divers corps d’emplois du CISSS à un forum qui se tiendra le 4 avril à Sept-Îles. « On a une réflexion commune à faire. C’est un rendez-vous à ne pas manquer pour débattre de ça entre nous », lance-t-il.

Partager cet article