Un massacre d’orignaux au nord de Forestville sème la consternation

Par Charlotte Paquet 10 avril 2018
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Deux femelles enceintes chacune de deux veaux ont été abattues. Photo courtoisie

Baie-Comeau – Un acte de braconnage d’orignaux d’une ampleur rarement vue, posé récemment au nord de Forestville, sème la consternation chez M. et Mme Tout-le-monde, mais aussi au sein des employés du secteur de la faune.

« C’est sûr que nous, on est très consternés par ça. C’est de la sauvagerie, de la barbarie », a lancé Sylvain Carrier, porte-parole du ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, lundi, au lendemain de la publication sur Facebook d’une série de photos montrant le caractère horrible de ce qui s’est déroulé dans le secteur du kilomètre 24 de la route 385.

Ces clichés montrent un véritable massacre d’orignaux abattus et dépecés, dont deux femelles gestantes, chacune avec leurs deux veaux. « On a avancé le chiffre de 10 orignaux qui auraient été traqués et braconnés », souligne M. Carrier, en se basant sur les informations provenant des agents de protection de la faune, qui étaient toujours sur les lieux du carnage en après-midi lundi.

Une enquête a été instituée.  M. Carrier affirme que « ça pointe vers une chasse autochtone hivernale », selon certains témoignages. Il rappelle aussi que la Cour suprême du Canada a déjà reconnu les droits ancestraux en matière de chasse et de pêche.

Les agents devront établir les faits et ultimement les transmettre au Directeur des poursuites criminelles et pénales, qui verra à porter ou non des accusations.

Pessamit réagit

Mardi matin, le Conseil des Innus de Pessamit a réagi à cet acte de braconnage en dénonçant les gestes posés. « Les images associées à cet événement, circulant sur les réseaux sociaux, sont contraires au mode de pratique traditionnelle des Innus », indique-t-il dans un communiqué.

Si les membres de la communauté bénéficient de droits ancestraux leur permettant de pratiquer des activités liées au territoire pendant toute l’année, la pratique traditionnelle, écrit le conseil, est  cependant régie par des valeurs de respect pour la pérennité de la ressource qui ont été transmises par les ancêtres.

Tout en martelant ne pas pouvoir cautionner un acte venant à l’encontre des valeurs traditionnelles, le conseil offre sa collaboration à la Direction de la protection de la faune dans le cadre de l’enquête en cours.

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