Élections invalides : Pessamit réplique au demandeur
Le chef René Simon se pose en « garant du respect des droits et de la gouvernance autochtone », dans un communiqué du Conseil des Innus de Pessamit dénonçant les démarches juridiques d’un membre de la communauté. Photo Le Manic
Pessamit – Le Conseil des Innus de Pessamit réplique de façon cinglante à Jérôme Bacon St-Onge, l’homme qui veut faire invalider les dernières élections et à qui les tribunaux ont donné raison jusqu’ici. Pour le Conseil, la démarche de M. Bacon St-Onge « insulte les Pessamiulnut qui ont exercé leur droit de vote » et attaque la reconnaissance des droits ancestraux autochtones.
Une semaine après que la Cour d’appel fédérale ait rejeté sa requête pour suspendre le jugement de décembre dernier, l’obligeant notamment à organiser des élections pour le 17 août prochain, le Conseil se dit « outré que l’un de ses propres membres puisse se livrer à une attaque à fond de train contre la reconnaissance des droits ancestraux des peuples autochtones, pourtant garantis par (…) la Loi constitutionnelle de 1982 », lance-t-il dans un communiqué.
Soutenant que Jérôme Bacon St-Onge n’avait pas de soutien populaire dans la communauté, le Conseil poursuit sa charge contre le citoyen et s’interroge à savoir « qui est-il pour remettre en question un exercice démocratique ».
De toute façon, les autorités de Pesssamit avaient déjà laissé entendre, lors de leur appel de la décision de décembre, que la justice des « Blancs » s’appliquait chez eux dans la mesure où ils le voulaient bien et que la prétention des Innus est qu’ils sont souverains sur leur territoire.
« Nous ne tolérerons pas qu’un tiers (tribunal, gouvernement ou autre) procède à l’application d’un jugement profondément ancré dans des valeurs colonialistes qui ne reflètent nullement les grands principes de respect des droits et de la gouvernance autochtone », avait alors affirmé le chef de la communauté, René Simon.
Le Conseil des Innus de Pessamit conclut son communiqué en affirmant que les démarches de M. Bacon St-Onge « sont dangereuses et irresponsables » et qu’elles ne servent « que ses propres intérêts et ses ambitions politiques ».
Soulignons en terminant que la Cour d’appel fédérale n’a toujours pas statué à savoir quand elle entendra la requête en appel de Pessamit.
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