Deux résidences en situation de danger imminent à Pointe-Lebel – « On fait notre deuil et on s’en va ailleurs » – Jean-Marc Hins

Par Charlotte Paquet 9 mai 2018
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La résidence de Jean-Marc Hins, située au 1529 Granier à Pointe-Lebel, est considérée depuis peu en situation de danger imminent par le ministère de la Sécurité publique. Elle devra être déménagée. Photo courtoisie

La résidence de Jean-Marc Hins, située au 1529 Granier à Pointe-Lebel, est considérée depuis peu en situation de danger imminent par le ministère de la Sécurité publique. Elle devra être déménagée. Photo courtoisie

Baie-Comeau – « Je ne suis pas heureux de quitter le bord de la mer, mais dans les conditions actuelles, on fait notre deuil et on s’en va ailleurs. »

Jean-Marc Hins réagit ainsi à la confirmation à l’effet que sa propriété du secteur de pointe Paradis à Pointe-Lebel est en situation de danger imminent. C’est également le cas de la résidence de ses voisins.

Dans les deux cas, les propriétaires devront prendre des décisions quant au sort des bâtiments, qui ne peuvent rester en place en raison de l’érosion qui gagne du terrain et qui les place dans une situation précaire (voir autre texte). Un expert en gestion de risques du ministère de la Sécurité publique (MSP), récemment mandaté pour évaluer la situation, en est venu à cette conclusion.

La grande marée du début avril, jumelée à d’autres conditions défavorables, a encore fait perdre à M. Hins de sept à huit pieds de terrain. Au cours des trois dernières années, il en a perdu près de 80, dont une trentaine depuis l’installation du système Rolodune en juin 2017. « Rolodune n’est pas la solution pour une pointe comme celle où l’on est », affirme-t-il.

Lorsqu’il a acquis sa propriété en 2008, son terrain s’étendait sur au-delà de 130 pieds avant d’atteindre le talus. Lors de la fameuse tempête dévastatrice de décembre 2010, il avait encaissé un peu de pertes, mais c’est véritablement depuis les trois dernières années que la situation s’est envenimée. Aujourd’hui, sa maison n’est plus qu’à une quarantaine de pieds du rivage.

Son premier choix

M. Hins se montre soulagé que le MSP confirme enfin la situation de danger dans laquelle se trouve sa propriété. « Une personne du ministère doit nous contacter pour nous donner nos options de dédommagement », souligne-t-il, en parlant de démantèlement, de déménagement et même de brûlage.

Le citoyen espère obtenir l’autorisation de pouvoir éloigner sa demeure de la berge sur une distance de 250 à 300 pieds, soit la marge qu’il possède sur son propre terrain. Rien ne dit cependant qu’il aura carte blanche pour procéder ainsi puisque dans des situations comme la sienne, le ministère tente d’établir ses prévisions sur un horizon de 50 ans, précise le citoyen âgé de 77 ans.

S’il y a une chose de sûre pour lui, c’est que sa propriété ne pourrait être déménagée en zone urbaine. « C’est une maison qui ne fitte pas dans une ville. C’est une maison faite pour être sur le bord de la mer », insiste-t-il, en parlant d’un modèle « chalet de campagne ». Il souhaite installer sa maison en zone sécuritaire pour ensuite la mettre en vente, car, dit-il, actuellement « elle n’est pas vendable ».

Mesures de prévention

D’ici à ce que le sort de sa demeure soit connu et que des gestes soient posés pour éliminer les dangers créés par la trop grande proximité de la berge, M. Hins est invité à faire preuve de prudence.

Dans une lettre reçue de la direction régionale de la Sécurité civile à la fin de la semaine dernière, on lui demande de ne pas s’aventurer sur le bord de son terrain. Si une tempête s’annonce, il doit aussi demeurer chez lui le moins possible.

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