Avec des hausses de salaire de 9 % sur quatre ans, Unifor s’entend avec Résolu sur un nouveau contrat de travail

Par Steeve Paradis 10 mai 2018
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Les employés de Résolu à Baie-Comeau, comme leurs collègues de l’est du Canada, ont signé une nouvelle convention collective d’une durée de quatre ans. Photo archives Le Manic

Les employés de Résolu à Baie-Comeau, comme leurs collègues de l’est du Canada, ont signé une nouvelle convention collective d’une durée de quatre ans. Photo archives Le Manic

Baie-Comeau – Les 1 100 employés des usines de pâtes et papiers de Produits forestiers Résolu (PFR) au Canada, dont ceux de la papetière de Baie-Comeau, ont ratifié la semaine dernière une nouvelle convention collective de quatre ans, qui leur procure des augmentations salariales totalisant 9 % sur la durée du contrat.

Ces employés, représentés par le syndicat Unifor, ont entériné l’entente de principe entre les deux parties dans une proportion de 74 %. « C’est une convention gagnant-gagnant, bonne pour les deux parties, et on est heureux du pourcentage d’acceptation de l’entente de principe par les travailleurs », a signalé le directeur principal, Affaires publiques et relations gouvernementales chez Résolu, Karl Blackburn.

Selon ce dernier, la durée de l’entente permet à l’entreprise d’avoir « une stabilité opérationnelle » et aux syndiqués une stabilité dans leurs conditions de travail.

« Ça rassure aussi les clients », d’ajouter le porte-parole, qui souligne que « la teneur des discussions (lors des négociations) démontrent l’excellente relation qu’on a avec nos travailleurs ».

Résumé de l’entente

Les augmentations salariales consenties sont de l’ordre de 2 % par année pour les deux premières années du contrat et de 2,5 % pour les deux suivantes.

Des ajustements de salaire distincts pour les employés de production et de métier font aussi partie de l’entente, tout comme une bonification du régime de retraite.

Outre les syndiqués de Baie-Comeau, l’entente concerne aussi ceux d’Amos, Dolbeau, Gatineau, Kénogami et Saint-Félicien au Québec, ainsi que les usines de Thunder Bay et Thorold en Ontario.

Ces huit usines représentent environ 40 % de la capacité de production totale de pâtes et papiers de Résolu, selon un communiqué de l’entreprise.

Comme le veut la pratique dans cette industrie, une compagnie et ses syndiqués étaient chargés de conclure une entente destinée à devenir un « contrat modèle », qui établira de facto la structure monétaire des négociations dans toutes les autres usines de pâtes et papier pour tout l’est du Canada, soit l’Ontario, le Québec et les provinces maritimes.

Le syndicat ravi de la tournure des négociations

Baie-Comeau – « On a senti que l’employeur veut que ça progresse, les relations, On est un brin surpris, mais on est enchantés. »

Voilà l’analyse faite des dernières négociations par le président du syndicat des employés des machines à papier de Résolu à Baie-Comeau, Sylvain Bélanger.

« L’employeur voulait régler rapidement, nous aussi, et nos demandes n’étaient pas exorbitantes », a ajouté le délégué syndical. « Les négociations se sont vraiment bien déroulées. Ça nous a pris seulement huit jours à Montréal pour régler les clauses monétaires. Lors de la dernière négo, ça avait pris 21 jours. »

Le président de la section locale 375 du syndicat Unifor estime que le principal gain des salariés concerne la bonification de 1 % versée par l’employeur, à partir de 2021, dans le régime de retraite des syndiqués.

« Pour un gars comme moi, près de la retraite, ce n’est pas significatif, mais ce 1 % supplémentaire, c’est vraiment important pour les travailleurs plus jeunes. C’est un point majeur », a témoigné M. Bélanger.

Changer de discours

Le président du syndicat a aussi souligné que les travailleurs de l’usine de Baie-Comeau ont profité des derniers mois pour sensibiliser l’employeur à changer son discours à l’endroit de la papetière locale. On se rappellera qu’il y environ un an, l’ex-président et chef de la direction de Résolu, Richard Garneau, était venu à Baie-Comeau pour se plaindre du manque de productivité de l’usine.

« On a dit à l’employeur d’arrêter d’émettre des messages négatifs », de faire valoir M. Bélanger, qui se réjouit au passage de la nomination d’un nouveau directeur général à l’usine de Baie-Comeau. « La compagnie veut remettre le moulin sur ses rails. Il manque d’amour, mais l’entreprise est en train d’investir. »

Sylvain Bélanger envisage donc « de façon très positive » les relations futures avec Résolu. « La compagnie veut trouver de la main-d’œuvre, faire la maintenance de l’usine, investir et apporter de la rigueur dans sa gestion. On ne demande pas mieux », conclut-il.

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