Ginette Côté évoque « l’attitude alarmiste » du député – Martin Ouellet dénonce la vétusté des établissements de la CSE

25 mai 2018
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Le député Martin Ouellet et la présidente de la Commission scolaire de l’Estuaire, Ginette côté, ont des opinions divergentes quant à la vétusté des écoles. Photos archives

Le député Martin Ouellet et la présidente de la Commission scolaire de l’Estuaire, Ginette côté, ont des opinions divergentes quant à la vétusté des écoles. Photos archives

Forestville – La récente sortie de Martin Ouellet décriant le fait que le gouvernement ait choisi de retirer 670 M$ du réseau de l’éducation « alors que les besoins sont multiples et urgents, et les écoles, en fort mauvais état », a irrité la présidente de la Commission scolaire de l’Estuaire (CSE), Ginette Côté, qui accuse le député de René-Lévesque d’opportunisme dans ce dossier.

Selon le député Ouellet, « ici dans René-Lévesque, le déficit d’entretien des établissements scolaires nécessite pourtant des investissements importants qui ne peuvent être réalisés si le gouvernement ampute les budgets ».

Le député de René-Lévesque fait référence à l’article publié par le Journal de Québec le 2 mai dernier, qui dresse la liste des écoles du Québec considérées en très mauvais état, liste élaborée selon les cotes attribuées aux bâtiments en lien avec l’indice de vétusté de ceux-ci.

Plus les coûts des travaux à faire sont importants par rapport à la valeur du bâtiment, plus cet indice est élevé. Les cotes ont été établies selon les données du ministère de l’Éducation datant du 1er janvier 2018, ce dernier précisant qu’une école en très mauvais état ne représente pas un risque pour la santé et la sécurité des occupants.

Ainsi, de Sacré-Cœur à Baie-Trinité, sur 29 écoles primaires et secondaires, 15 d’entre elles obtiennent la cote E (très mauvais) et 7 la cote D (mauvais). « Les nouvelles inspections, effectuées dans toutes les régions du Québec, l’ont démontré : nos écoles sont vétustes. Les toits coulent, les classes sont bondées, les corridors sont délabrés, les champignons affectent la qualité de l’air. La moitié de nos établissements scolaires sont en mauvais ou en très mauvais état. Ici par exemple, la polyvalente des Rivières de Forestville a la cote E : Très mauvais. C’est épouvantable ! », s’offusque Martin Ouellet par voie de communiqué.

Des devoirs bien faits

« On inquiète la population et laisse entendre qu’il y aurait des champignons dans nos écoles ou des infiltrations d’eau. Ce qui n’est pas le cas, je dénonce cette façon de faire. On sent très bien qu’on est en campagne électorale et on se sert de ça, en généralisant au niveau du Québec. Monsieur Ouellet aurait pu nous contacter avant d’alerter la population. Il aurait dû vérifier avec nous », rétorque la présidente de la CSE, Ginette Côté.

Contrairement à d’autres Commissions scolaires, la Commission scolaire de l’Estuaire a bien fait ses devoirs, prétend Ginette Côté. « On a reçu une enveloppe plus élevée que celle du Saguenay ou des Commissions scolaires de la Gaspésie et du Bas-Saint-Laurent, parce qu’on a bien planifié nos travaux à faire dans les prochaines années et parce qu’on inclut nos stationnements aussi dans nos travaux », précise-t-elle.

Le directeur des ressources matérielles de la CSE Stéphane Dumont, abonde dans le même sens. « On a fait nos travaux bien comme il faut et contrairement à d’autres organisations qui n’y croyaient pas, nous avons utilisé le logiciel Simacs pour faire le calcul financier et le calcul de l’état des bâtiments et cela nous a grandement servi ».

Précisions

« Nos écoles ne cessent de s’améliorer d’année en année, réfute Ginette Côté. On pointe du doigt la polyvalente des Rivières de Forestville alors que la vétusté de l’auditorium fait partie de la mauvaise cote qu’on lui a attribuée. On sait tous que l’auditorium sera rénové. Les phases de revêtement extérieur sont commencées à la polyvalente des Rivières. Celles-ci ne sont pas entrées dans la cote et ont un impact sur le taux de désuétude de l’établissement en faisant baisser son indice ».

Stéphane Dumont cite également en exemple le pavillon de foresterie du CFP de Forestville qui fait l’objet de travaux estimés entre 6 et 7 M$. « Lorsque ces travaux majeurs seront complétés, on lui attribuera la cote B, en très bon état ».

Alors que la CSE a investi 19 M$ en 2017 et que 20 M$ seront injectés en travaux cette année, excluant le projet de l’auditorium de la polyvalente des Rivières et du pavillon de la foresterie du CFP, la présidente Ginette Côté estime qu’il n’y a pas lieu de s’alarmer et surtout d’inquiéter la population., dénonçant l’attitude du député de René-Lévesque.

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