L’usine de papier journal manque de copeaux

Par Steeve Paradis 6 juin 2018
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La papetière de Baie-Comeau souffre d'un manque de copeaux en raison de la situation particulière qui prévaut à la scierie Arbec de Port-Cartier. Photo archives Le Manic

La papetière de Baie-Comeau souffre d’un manque de copeaux en raison de la situation particulière qui prévaut à la scierie Arbec de Port-Cartier. Photo archives Le Manic

Baie-Comeau – Même si Yves Laflamme n’était pas porteur de mauvaises nouvelles pour la Manicouagan, la couleur de l’allocution du président et chef de la direction de Produits forestiers Résolu n’était pas toujours teintée de rose, au contraire. Bien des menaces planent malgré tout, la plus immédiate étant le manque de copeaux.

La scierie Arbec de Port-Cartier a présentement des problèmes d’approvisionnement de billes de bois en raison d’une pénurie de conducteurs de locomotives, son bois étant transporté par rail à son usine. L’entreprise, qui fournit 45 % des copeaux nécessaires au fonctionnement de la papetière de Baie-Comeau, a donc de la difficulté à répondre aux besoins de ses clients.

« Ça met l’usine de Baie-Comeau à risque », a convenu M. Laflamme en entrevue avec les médias après son discours. La scierie Boisaco de Sacré-Cœur comble une partie du manque, mais elle ne peut pas trop expédier de copeaux à Baie-Comeau car son principal client en la matière est la papetière de Clermont, aussi propriété de Résolu.

L’entreprise cherche donc d’autres solutions, comme l’expédition de barges remplies de copeaux à partir de la rive sud du Saint-Laurent. « On pense qu’on va être correct, mais ça crée un problème », a ajouté le patron à propos de ce manque de copeaux.

La main-d’œuvre

Le renouvellement de la force de travail est un autre des enjeux qui guettent la papetière mais dans ce dernier cas, « il s’agit d’un enjeu important dans toute l’Amérique du Nord. En plus, il y a un problème démographique au Québec, plus qu’ailleurs », explique le président.

Résolu compte 522 emplois sur la Côte-Nord. Du nombre, 70 seront à combler d’ici la fin de l’année. « On a présentement 395 postes non comblés au Québec, dont 264 postes syndiqués », a fait valoir M. Laflamme.

D’autres facteurs externes fragilisent l’industrie, a poursuivi le dirigeant en évoquant notamment la diminution du marché mondial du papier journal (diminution de 77 % depuis 2000) et la baisse de la possibilité forestière de Résolu dans la région, qui selon Yves Laflamme a chuté de 35 % depuis le début du présent millénaire.

Le président et chef de la direction craint maintenant que la protection du caribou forestier rétrécisse encore cette possibilité forestière. Il souhaite que l’industrie soit consultée et connaisse bien les impacts de cette protection « afin de ne pas faire comme en Oregon » où, selon ses dires, la protection de la chouette tachetée a mis à mal l’industrie forestière.

Finalement, M. Laflamme a dit espérer que le gouvernement du Québec reconduise son programme de récolte des bois affectés par la tordeuse des bourgeons de l’épinette. « Le programme doit être reconduit, pour la compétitivité de la Côte-Nord », a-t-il conclu.

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