Pointe-aux-Outardes : des travaux de protection des berges, ça presse

Par Steeve Paradis 18 juin 2018
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Le préfet Marcel Furlong, le porte-parole du comité Jean-Sébastien Fournier, le maire Serge Deschênes et le député Martin Ouellet pressent Québec d’être plus généreux dans sa contribution afin de lancer rapidement des travaux de protection des berges à Pointe-aux-Outardes. Photo Le Manic

Pointe-aux-Outardes – L’heure n’est plus aux promesses, mais bien aux actions dans le dossier de la protection des berges, clament les élus et citoyens de Pointe-aux-Outardes. La municipalité veut également un plus grand effort financier de Québec car il est « impensable » qu’elle paie sa part dans l’état actuel des choses.

Cette conférence de presse était réclamée par le comité pour des solutions à l’érosion des berges de Pointe-aux-Outardes, qui n’en peut plus de patienter dans ce dossier. Il a rappelé que la municipalité avait signé, en 2010, un protocole d’entente prévoyant des travaux de protection pour certains résidents de la rue Labrie.

« Huit ans plus tard, il n’y a toujours rien. On se considère aujourd’hui en danger et une de mes voisines sera même déplacée pour une deuxième fois », a déclaré le porte-parole du comité de citoyens, Jean-Sébastien Fournier. « Ce serait peut-être le temps que les promesses soient respectées ».

Pourtant, le gouvernement n’a jamais dit qu’il n’était pas prêt à entreprendre les travaux de protection. Le problème, c’est qu’il attend que la municipalité allonge 25 % de la somme, un montant pouvant osciller entre 1,5 et 3 M$ tout dépendant de la solution retenue.

Plus que le budget

« Le budget annuel de Pointe-aux-Outardes est de 1,6 million. C’est clair que la municipalité n’a pas les moyens (de payer ces sommes) », a soutenu le maire Serge Deschênes, appuyé par Martin Ouellet.

« Le (pourcentage de) 25 % de la municipalité, c’est voué totalement à l’échec », a indiqué le député péquiste de René-Lévesque, rappelant au passage que Québec peut aller jusqu’à payer 95 % de la note des travaux d’infrastructures majeurs « dans les municipalités où la charge (financière) est trop lourde ».

Le maire Deschênes a expédié le 19 mars une lettre au ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, réclamant une rencontre pour discuter du dossier de l’érosion des berges. Au moment d’écrire ces lignes, le maire n’avait toujours pas reçu d’accusé de réception. « Je trouve que c’est un peu un manque de respect », de lancer M. Deschênes, pesant ses mots et ajoutant que la protection des berges « n’est pas une option ».

Pour Jean-Sébastien Fournier, la compensation demandée à Pointe-aux-Outardes est tellement élevée qu’elle ne sert qu’à freiner la démarche et qu’en attendant, « nous, on vit dans l’inquiétude à chaque grosse marée haute ».

Pas compris

Marcel Furlong, préfet de la MRC de Manicouagan, a fait valoir quant à lui que le dossier de l’érosion des berges est évoquée depuis des dizaines d’années, mais « le message ne semble pas être compris comme il faut par nos dirigeants politiques », a-t-il lâché.

« Pointe-aux-Outardes a fait ses devoirs, mais les ententes avec le gouvernement sont toujours remises aux calendes grecques. Là, c’est le patrimoine des gens qui est en danger, leurs vies aussi », a poursuivi M. Furlong.

La zone visée par cette protection s’étend sur 1,5 kilomètre. Pour l’instant, cinq résidences se trouvent en zone critique, selon le maire, et d’autres pourraient s’y ajouter rapidement.

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