Les syndiquées s’invitent encore au CISSS

Par Charlotte Paquet 20 juin 2018
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Baie-Comeau – La présidente du Syndicat des intervenantes et intervenants de la santé du Nord-Est québécois (SIISNEQ-CSQ), Nathalie Savard, s’est invitée une fois de plus à une séance du conseil d’administration du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord afin de réclamer de meilleures conditions de travail pour ses 970 membres disséminés à la grandeur de la région.

« On vient dénoncer encore une fois les conditions de travail de nos membres », a souligné Mme Savard lors d’un petit rassemblement tenu devant le siège social du CISSS à Baie-Comeau, en présence de quelques membres et de la présidente de la Fédération de la santé du Québec (FSQ-CSQ), Claire Montour. Le point de presse a été tenu tout juste avec le début de la rencontre publique du conseil d’administration du 13 juin, lors duquel la présidente a d’ailleurs répété son message.

Le SIISNEQ représente les infirmiers et infirmières, infirmiers et infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes de la Côte-Nord. Mme Savard est allée à leur rencontre, en mai, afin de constater de visu leur réalité sur le terrain et les écouter. Elle en dégage un triste constat. « Les gens sont découragés et exténués en raison de leurs conditions de travail difficiles », a-t-elle indiqué, tout en soulignant qu’ils ne voient pas la lumière au bout du tunnel.

La présidente a martelé que le sommet régional d’avril sur la pénurie de main-d’œuvre, organisé par le CISSS, n’a encore donné aucun résultat concret sur le recrutement. Elle considère que les efforts à ce chapitre n’ont pas été suffisants. Ses membres, en particulier les infirmiers et infirmières auxiliaires, multiplient encore le temps supplémentaire obligatoire.

Les conditions de travail difficiles ont d’ailleurs un impact direct sur les taux d’absentéisme, selon Mme Savard. Ce taux est de 9,94 % chez les infirmiers et infirmières auxiliaires du SIISNEQ sur la Côte-Nord, de 8,8 % du côté des infirmiers et infirmières et de 8,65 % pour les inhalothérapeutes.

Violence physique en CHSLD

Le personnel qui travaille en centres d’hébergement de soins de longue durée est aux prises avec une autre problématique de taille : celle de la violence faite à leur égard par la clientèle.

« Les gens se font donner des coups de poing », a lancé la présidente à l’intention des administrateurs du CISSS. La mise en place de programmes entraînant une modification de la médication ne serait pas étrangère à la recrudescence de cas de violence, a-t-elle laissé entendre. Le syndicat réclame des actions rapides pour corriger la situation, qu’il juge préoccupante.

« Au nom de la pénurie de personnel, on fait faire toutes sortes de choses à nos membres et qui les mettent dans des situations dangereuses », a ajouté la présidente, en parlant cette fois-ci de maltraitance organisationnelle. Elle a notamment fait référence à des infirmières qui se retrouvent à l’œuvre à l’urgence sans avoir reçu auparavant la formation nécessaire.

Passer l’été, une priorité

L’été s’annonce difficile à passer dans les établissements de santé. En raison de la période des vacances, le temps supplémentaire obligatoire risque de bondir. Le syndicat considère que la priorité des priorités du côté du CISSS demeure clairement la mise en place des conditions gagnantes pour faire face à la musique.

Le recrutement vient au deuxième rang de la liste des priorités syndicales. « On est tard dans le recrutement », a noté la présidente Savard, tout en faisant remarquer qu’aucun effort en ce sens n’a été fait à l’extérieur de la Côte-Nord.

Au top 3 des priorités syndicales, il y a le travail à achever au chapitre des négociations locales, travail qui doit être complété au plus tard en septembre.

De son côté, la présidente de la Fédération de la santé du Québec, Claire Montour, considère que la priorité numéro 1 doit demeurer le respect des travailleurs de la santé.

Selon elle, ce souci de respect doit prédominer sur l’équilibre budgétaire en cette période où le CISSS implante diverses mesures pour « récupérer près de 10 millions de dollars sur trois ans ».

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