Le Parti conservateur du Canada prend le pouls de la Manicouagan

Par Charlotte Paquet 12 juillet 2018
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Baie-Comeau – La tournée À l’écoute du Québec, menée par le Parti conservateur du Canada depuis avril dernier, s’est arrêtée à Baie-Comeau le 3 juillet. Elle a permis aux députés conservateurs fédéraux Alain Rayes et Sylvie Boucher de constater que la pénurie de main-d’œuvre et l’immigration préoccupent le milieu.

Lieutenant politique du Québec pour le parti du chef Andrew Scheer et député de Richmond-Arthabaska, M. Rayes et sa consœur de la circonscription de Beauport – Côte-de-Beaupré – Île d’Orléans – Charlevoix ont rencontré en matinée près d’une quinzaine de représentants du monde municipal, socioéconomique, culturel et touristique. La Ville de Baie-Comeau était représentée, tout comme la Corporation de gestion du port de Baie-Comeau et le Parc Nature de Pointe-aux-Outardes, entre autres.

Réunis autour d’une table ronde, les gens de la Manicouagan ont exprimé leur réalité et leurs attentes. Selon M. Rayes, ce qui ressort beaucoup des propos entendus à Baie-Comeau, c’est « qu’ils ne sentent pas la présence du fédéral, n’ont pas l’impression d’avoir une écoute par rapport aux préoccupations qu’ils ont en région versus le milieu urbain ».

L’immigration et la pénurie de main-d’œuvre ont été des enjeux abordés par la quasi-totalité des participants. Les députés conservateurs ont été saisis de l’importance que la région puisse devenir une terre d’accueil des immigrants arrivant au Québec.

Des préoccupations environnementales par rapport aux enjeux économiques ont également été exprimées. Toujours selon le lieutenant politique, les gens disent oui à l’environnement, mais réclament aussi des échéanciers prévisibles afin de pouvoir faire leur travail convenablement.

Ce qu’il retient de la rencontre, c’est également les nombreux chapeaux à la fois portés par les intervenants. « Ça prouve que les gens sont impliqués. Il y a une synergie. Tout ce que les gens demandent, c’est d’avoir les moyens de pouvoir réaliser leurs ambitions », a-t-il indiqué, avant d’ajouter qu’ils gardent l’impression de ne pas avoir les leviers pour réaliser leurs projets.

Plus près qu’on le pense

Même si le palier gouvernemental fédéral est vu par M. et Mme Tout-le-Monde comme le plus éloigné de leur quotidien, les enjeux régionaux qui les concernent sont nombreux, a insisté M. Rayes, en parlant principalement du port et de l’aéroport, mais également d’infrastructures.

« Quand on fait la tournée, les gens ont l’impression que le fédéral est très loin de leur réalité, mais au contraire, il y a tellement d’enjeux qui les touchent. C’est peut-être notre responsabilité comme élu fédéral de se rapprocher des gens », a-t-il ajouté, en parlant de l’importance d’une décentralisation.

« Ottawa, c’est aussi loin que tu veux être loin. Quand tu veux être proche de tes gens, tu t’arranges pour être sur le terrain et que les gens viennent te poser des questions », a d’ailleurs renchéri Sylvie Boucher à ce sujet, tout en soulignant que bien des gens ignorent l’existence même de programmes d’aides fédéraux dont ils pourraient profiter. « Il y a un bout qui nous appartient. C’est un peu ce qu’on a entendu aujourd’hui, que le fédéral aurait intérêt à être plus près des gens », a ensuite admis le lieutenant politique.

Même si la circonscription de Manicouagan est représentée par le Bloc québécois depuis la création du parti en 1993, M. Rayes et Mme Boucher retiennent, de ce qu’ils ont entendu à Baie-Comeau, que les intervenants considèrent que le temps est peut-être venu d’avoir un député qui soit associé à un parti qui a la chance de gouverner un jour dans la région. « On l’a entendu aujourd’hui à mots voilés », a souligné le député.

Un rapport à l’automne

La tournée conservatrice se poursuivra jusqu’en septembre. Elle débouchera sur l’élaboration d’un rapport rassemblant toutes les idées émanant des intervenants des 17 régions administratives qui auront été visitées. Il servira à la mise en place de la plateforme nationale en vue des élections fédérales de 2019.

« C’est une volonté de notre chef de connecter avec le Québec pour que les gens puissent se reconnaître lorsque viendra le temps de prendre connaissance des choix qu’ils auront face à eux pour l’élection de 2019 », a martelé le lieutenant politique.

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