Sinistres naturels – Québec bonifie son aide et réduit la note

Par Steeve Paradis 2 août 2018
Temps de lecture :
En décembre 2016, Pointe-aux-Outardes avait dû procéder à des travaux d’urgence sur la rue Labrie ouest à la suite des grandes marées. Photo archives Le Manic

En décembre 2016, Pointe-aux-Outardes avait dû procéder à des travaux d’urgence sur la rue Labrie ouest à la suite des grandes marées. Photo archives Le Manic

Pointe-aux-Outardes – Le gouvernement du Québec a annoncé la semaine dernière une nouvelle qui a réjoui Serge Deschênes. Le maire de Pointe-aux-Outardes a appris que sa localité n’aura plus à éponger 25 % de la note des travaux de protection des berges contre l’érosion. Il était beaucoup moins heureux quelques jours plus tôt.

Le Manic avait contacté le maire la semaine précédente, avant la tombée de son édition papier du 25 juillet, pour connaître l’évolution du dossier de la protection des berges de la rue Labrie Est. M. Deschênes, qui ne cachait pas une certaine dose de découragement, avait alors lancé « qu’à la vitesse où ce dossier avance, on n’aura pas encore bougé dans quatre ans ».

L’avenir le fera peut-être mentir avec cette annonce du gouvernement, que M. Deschênes et le préfet de la MRC de Manicouagan Marcel Furlong ont appris dans un entretien téléphonique avec les attachés politiques des ministres Pierre Arcand (responsable de la Côte-Nord) et Martin Coiteux (Affaires municipales et Sécurité publique).

« On nous a dit que d’ici la fin août, on va nous proposer un protocole d’entente, avec la solution retenue et l’estimation des coûts », a lancé le maire, qui espère que la facture de Pointe-aux-Outardes sera plus de l’ordre de 5 à 10 % des coûts. « Je ne crie pas encore victoire, mais on commence à voir la lumière au bout du tunnel », a-t-il ajouté.

Capacité de payer

L’annonce gouvernementale concerne d’abord la prolongation, jusqu’en 2022, du Cadre pour la prévention de sinistres du ministère de la Sécurité publique. L’enveloppe du programme a ainsi été bonifiée de 50 M$, pour passer à 146 M$. De plus, les paramètres d’aide financière sont assouplis et tiendront compte désormais de la capacité de payer des municipalités.

Selon le communiqué de la Sécurité publique, le calcul pour établir la participation financière d’une municipalité prendra en considération sa richesse foncière uniformisée, faisant ainsi diminuer le pourcentage du coût des travaux dans certains cas.

« À 5 %, si on parle par exemple de travaux de 10 M$, ça fait 500 000 $ pour la municipalité, pas 2,5 M$. Ça fait une bonne différence », d’enchaîner l’édile, qui gère un budget annuel de 1,6 M$ et dont la municipalité a déjà dû débourser près de 500 000 $ pour le déplacement d’une partie de la rue Labrie et les réparations des bris causés par les grandes marées de 2016.

« Mais tant qu’on n’a pas étudié le protocole qu’on va nous proposer, il n’y a pas d’entente. Tout ça reste à voir », tempère Serge Deschênes, qui juge toutefois important de signer ce protocole avant le déclenchement du scrutin provincial, afin qu’un éventuel changement de parti au pouvoir ne vienne pas faire capoter l’entente.

Soulignons en terminant que le Cadre pour la prévention des sinistres accorde un financement aux municipalités qui font des travaux de prévention et d’atténuation des risques liés à l’érosion et à la submersion côtières, aux inondations, aux glissements de terrain, aux tremblements de terre, à certains aléas nordiques et aux feux de forêt.

Partager cet article