Pas l’unanimité pour le comité de liaison – Le bureau de projet du pont sur le Saguenay amorce ses travaux

Par Steeve Paradis 29 août 2018
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La Société du pont sur le Saguenay, et par ricochet le comité de liaison du bureau de projet, privilégient le secteur de la Boule (photo) pour l’érection d’un pont sur le Saguenay. Photo courtoisie

La Société du pont sur le Saguenay, et par ricochet le comité de liaison du bureau de projet, privilégient le secteur de la Boule (photo) pour l’érection d’un pont sur le Saguenay. Photo courtoisie

Baie-Comeau – Le bureau de projet de pont sur le Saguenay a officiellement entamé ses travaux la semaine dernière. La grande majorité du comité régional de liaison associé au bureau de projet estime que ce pont quasi mythique sera bientôt une réalité, mais personne ne sera étonné d’apprendre qu’on ne rame pas nécessairement dans la même galère du côté de Tadoussac.

« Le mandat (du bureau de projet), ce n’est pas de regarder si ça prend un pont, c’est de déterminer quel type de pont ça prend », a lancé Réjean Porlier, maire de Sept-Îles et porte-parole de l’Assemblée des MRC de la Côte-Nord, membre du comité de liaison.

« On ne veut pas retomber dans de longues études et la création du comité de liaison nous donne confiance en ce sens, a ajouté M. Porlier. On s’est également assuré que certaines évidences, à nos yeux, soient considérées. »

L’une de ces « évidences » concerne le secteur privilégié par la Société du pont sur le Saguenay pour ériger un pont, le site dit la Boule, plus haut sur la rivière Saguenay. Réjean Porlier est toutefois conscient que le bureau de projet scrutera toutes les options, pas seulement celle-là.

« C’est sûr que le site de la Boule va être challengé, mais il faut dire que jusqu’à aujourd’hui, on n’est pas d’accord avec ce qu’on a déjà vu d’autre, comme le projet de pont à un milliard. Il n’y a personne qui croit à ça, un pont d’un milliard. On voit des équivalences (au pont projeté sur le Saguenay) ailleurs dans le monde à 250 millions », a-t-il enchaîné.

Se vendre de lui-même
Rappelant que les élus de la région auront « un travail politique à faire » pour faire cheminer le dossier, M. Porlier assure en terminant que « si on déboulonne les projets aux coûts astronomiques et qu’on regarde ce qui se fait ailleurs, je suis convaincu que le projet va se vendre de lui-même auprès du gouvernement ».

Le maire de Tadoussac, Charles Breton, fait aussi partie du comité de liaison, mais il n’a évidemment pas les mêmes objectifs que son collègue de Sept-Îles. Il se considère jusqu’ici comme un observateur très attentif, sachant que sa position « est plutôt particulière » dans ce comité. « Pour nous, le pont, ce n’est pas notre position », rappelle-t-il en entretien avec Le Manic.

M. Breton entend toutefois faire entendre clairement sa voix sur les tracés qui seront étudiés par le bureau de projet. « Un pont qui passerait au-dessus de Tadoussac, elle serait dure à avaler celle-là. Ce serait comme construire une usine de pâtes et papier sur le rocher Percé », a-t-il illustré.

Le maire Breton a de nouveau martelé qu’un éventuel pont devra être accompagné d’un fonds de transition économique pour la petite localité. Plusieurs dizaines de ses citoyens travaillent pour la Société des traversiers du Québec. « Si on n’a pas ce fonds, l’école et bien d’autres choses ferment demain matin. On ne veut pas détruire le tissu du village », a fait valoir l’élu.

Outre MM. Porlier et Breton, le comité de liaison comprend Donald Kenny, maire de Baie-Sainte-Catherine, Lise Boulianne, mairesse de Sacré-Cœur, Marie-Eve B. Théberge, de la Première Nation des Innus Essipit et Sylvain Tremblay, préfet de la MRC de Charlevoix-Est).

Steeve St-Gelais (Coalition Union 138), Karine Otis (Innovation et développement Manicouagan) ainsi que Marjorie Deschênes (Société de développement de Sacré-Cœur) complètent ce comité, qui travaille de concert avec le ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports.

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