Progression de l’autisme et recul de la trisomie – Le Répit Daniel Potvin diversifie sa clientèle pour s’adapter

Par Charlotte Paquet 30 août 2018
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La coordonnatrice du Répit Daniel Potvin, Marlène Larrivée (à gauche derrière) pose avec quelques clients. Il s’agit de Nicolas Tremblay, Denis Saint-Laurent, du petit Nathan et sa maman, Sarah Laliberté, et de Paméla Tanguay. Eto Ahikye, étudiante en médecine à l’emploi de l’organisme pendant l’été, apparaît aussi. Photos Le Manic

La coordonnatrice du Répit Daniel Potvin, Marlène Larrivée (à gauche derrière) pose avec quelques clients. Il s’agit de Nicolas Tremblay, Denis Saint-Laurent, du petit Nathan et sa maman, Sarah Laliberté, et de Paméla Tanguay. Eto Ahikye, étudiante en médecine à l’emploi de l’organisme pendant l’été, apparaît aussi. Photos Le Manic

Baie-Comeau – Le Répit Daniel Potvin diversifie sa clientèle pour s’adapter à la réalité d’aujourd’hui, marquée d’une progression de l’autisme et d’un recul de la trisomie.

Il y a 24 ans, l’organisme venait au monde avec la mission d’éviter l’épuisement des familles dont un ou des enfants vivaient avec une déficience physique ou intellectuelle. À cette époque, une bonne partie de ses clients souffraient de trisomie. Les parents profitaient du service pour s’accorder une pause.

Au fil des ans, une diminution de la demande de répit pour les deux clientèles de base s’est observée. « Des trisomies, j’en avais de plus en plus quand j’ai ouvert, alors qu’aujourd’hui, on en a beaucoup moins », remarque Marlène Larrivée, coordonnatrice de l’organisme depuis les tous débuts. Cette situation, elle l’explique par le fait que certaines personnes trisomiques ont probablement quitté la région tandis que d’autres sont décédées.

Or, en revanche, avec le temps, les troubles du spectre de l’autisme ont gagné du terrain. Beaucoup même. Les demandes de répit provenant de parents ayant un enfant autiste ou avec des troubles de comportement ont augmenté. « Les autistes, ça pousse. C’est en montant », précise Mme Larrivée.

Le Répit Daniel Potvin a choisi de s’adapter à la situation en modifiant ses critères d’admissibilité voilà quelques mois. La clientèle atteinte d’un trouble du spectre de l’autisme est visée, mais il y a aussi celle souffrant d’une déficience intellectuelle profonde.

De plus, un service de convalescence est également offert depuis peu. Un homme ayant subi une chirurgie à la hanche et habitant seul vient d’ailleurs de passer trois semaines à la maison de répit du boulevard Blanche, le temps de retrouver suffisamment de force et de mobilité pour retourner chez lui.

Du cas par cas
Chaque demande de répit est étudiée cas par cas avant d’être autorisée. « On a besoin de personnel aussi pour accueillir les gens. Parfois, c’est du un pour un, un intervenant pour un client. On veut le donner le service, mais il faut être compétent », note la coordonnatrice, en déplorant la pénurie de main-d’œuvre qui frappe aussi l’organisme et qui l’oblige à refuser des gens. Plusieurs des nouvelles demandes de répit concernent des enfants, ce qui demande plus de surveillance aussi.

Le Répit Daniel Potvin compte cinq employés pour assurer un service 24 heures sur 24. Pendant l’été, deux étudiantes, dont l’une qui s’apprête à entreprendre sa quatrième année en médecine, sont arrivées en renfort.

Les périodes de répit vont de quelques heures à quelques semaines. De 25 à 30 clients différents sont accueillis chaque année puisque ce sont souvent les mêmes qui bénéficient du service.« Parmi eux, il y en a qui viennent depuis longtemps, mais ils sont de moins en moins nombreux », remarque Mme Larrivée. Cliente depuis 1994, une personne souffrant de trisomie vient d’ailleurs de passer quelque temps à la maison du boulevard Blanche.

Le Répit Daniel Potvin fonctionne avec un budget de 326 000 $, selon son rapport d’activités 2017. Il compte neuf places, dont l’une est dévolue par entente au Centre de réadaptation L’Émergent. L’an dernier, son taux d’occupation tournait autour 40 %.

La diversification de la clientèle devrait permettre d’augmenter ce taux, qui a déjà été de 70 à 80 % dans le passé. Par contre, le recrutement de main-d’œuvre devra être au rendez-vous. « On s’entend qu’on ne peut pas avoir 80 % aujourd’hui si on a du un pour un (un intervenant, un client) », conclut la coordonnatrice.

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