Pessamit soupçonne de l’exportation

Par Steeve Paradis 6 septembre 2018
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Le conseiller spécial de Pessamit, Jack Picard, croit que la future ligne entre le poste Micoua et le Saguenay servira à l’exportation d’hydroélectricité vers les États-Unis. Photo archives Le Manic

Le conseiller spécial de Pessamit, Jack Picard, croit que la future ligne entre le poste Micoua et le Saguenay servira à l’exportation d’hydroélectricité vers les États-Unis. Photo archives Le Manic

Baie-Comeau – Décidément, tout le monde a sa propre idée en ce qui concerne la finalité de la ligne de transport d’électricité de 735 kilovolts qu’Hydro-Québec veut ériger entre le poste Micoua et le Saguenay. Pour sa part, Pessamit estime que cette ligne servira prioritairement à l’exportation.

« Tout le monde dit qu’on est en surplus d’électricité au Québec. Alors, pourquoi construire une nouvelle ligne électrique, à part pour sortir l’énergie produite par (le complexe hydroélectrique de) la Romaine? », s’interroge Jack Picard, conseiller spécial au Conseil des Innus de Pessamit.

« Nous, on n’est vraiment pas certain qu’Hydro-Québec est toujours en situation de surplus, surtout l’été avec la climatisation », ajoute M. Picard en soulignant que la société d’État peut vendre son énergie à prix fort l’été afin que nos voisins américains puissent faire fonctionner leur climatiseur, d’où l’intérêt d’exporter.

« C’est pas mal pour ça qu’on est sortis dans les médias de la Nouvelle-Angleterre l’an dernier », ajoute-t-il. On se rappellera que la communauté innue a mené une campagne de relations publiques au New Hampshire afin de fédérer les opposants au projet d’interconnexion Québec-New Hampshire, nommé projet Northern Pass.

Le projet a été rejeté en février dernier par une commission du New Hampshire chargée d’étudier le dossier. Toutefois, le partenaire américain d’Hydro-Québec dans ce projet a récemment porté la cause devant la Cour suprême du New Hampshire.

Les discussions se poursuivent toujours entre les autorités de Pessamit et Hydro-Québec à propos du tracé qu’empruntera cette ligne de transport envisagée entre Micoua et Saguenay, dont 126 kilomètres se trouveront en territoire nord-côtier. Les Innus disent particulièrement se préoccuper du sort du caribou forestier dans le territoire traversé par le tracé.

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