Cannabis : les citoyens approuvent le plan de match de la Ville

Par Charlotte Paquet 7 septembre 2018
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Emmeraude Tanguay s’est faite la porte-parole des étudiants du cégep de Baie-Comeau pour dire non à un point de vente à proximité du cégep. Photos Le Manic

Baie-Comeau – L’assemblée de consultation convoquée par la Ville de Baie-Comeau sur l’encadrement à mettre en place pour la vente, la transformation et la production de cannabis sur son territoire a permis de réaliser que la sévérité des règles envisagées satisfont en général les gens.

Une quinzaine de personnes ont répondu à l’invitation jeudi soir. Elles sont allées s’informer et s’exprimer sur les modifications projetées au règlement de zonage, qui vont bien au-delà du cadre légal adopté par le gouvernement du Québec en vue de la légalisation du cannabis, le 17 octobre. Quelques citoyens ont pris la parole, dont deux cégépiens.

L’emplacement de la future succursale de la Société québécoise du cannabis préoccupe les gens. Vice-présidente de l’Association générale des étudiants du cégep de Baie-Comeau, Emmeraude Tanguay a été la première à se présenter au micro. Elle est allée dire au maire Yves Montigny de poursuivre dans la voie déjà tracée en interdisant la vente de cannabis dans un rayon de 500 mètres, plutôt que 250 mètres, autour  des écoles primaires et secondaires, ainsi que des centres de la petite enfance, des bâtiments publics et des parcs.

« Nous, notre inquiétude, c’est que le point de vente du cannabis soit près de notre cégep. Cinq cent mètres, on trouve ça très bien », a martelé la jeune femme dans un premier temps. Après que d’autres personnes se soient fait entendre, elle a repris le micro pour insister auprès du maire sur l’importance que le cannabis ne devienne pas banalisé comme l’alcool l’est devenu.

Un autre cégépien, Julien Hovington, s’est dit « vraiment heureux » des zones d’exclusion de 500 mètres prévues. Selon lui, moins d’enfant verront la succursale de la Société québécoise du cannabis et verront des gens consommer, moins d’entre eux en viendront à banaliser la substance.

Trop sévère

Parmi les gens qui ont pris la parole, un seul s’est levé pour déplorer la sévérité du plan de match de la Ville, Gilles Desgagnés.

D’entrée de jeu, il a noté que le cannabis existe depuis plusieurs dizaines d’années et qu’il est déjà facile s’en procurer. « Je considère que ce règlement-là est trop sévère, car il y a une drogue encore plus dommageable que le cannabis et elle est en vente dans tous les dépanneurs, l’alcool », a-t-il rappelé.

Lui aussi est revenu au micro un peu plus tard pour mentionner que des études scientifiques prouvaient que les drogues douces causent moins de dommages que l’alcool.

Le maire satisfait

En entrevue après la séance de consultation, le maire Montigny s’est dit très heureux de la réponse des citoyens à son invitation. Les propos qu’il a entendus lui démontrent, a-t-il dit, que les gens sont plutôt en faveur du projet de modifications au règlement de zonage préparé par la Ville.

Ce projet identifie quatre zones sur le territoire municipal où la Société québécoise du cannabis (SQDC) pourrait installer ses pénates. Trois d’entre elles sont situées dans le secteur Mingan, notamment à l’ouest de la rue des Hémérocalles le long du boulevard Pierre Ouellet, et une dans le secteur Marquette, soit une large zone située au nord de l’intersection La Salle et de la rue Donald-Smith.

La future succursale devrait obligatoirement être sise dans un bâtiment isolé. La Ville souhaite que la SQDC privilégie une construction neuve pour son impact plus grand sur l’économie.

Fait à noter, si des activités de transformation et de production devraient éventuellement être réalisées à Baie-Comeau, elles seraient confinées dans les parcs industriels déjà existants. Une exception est cependant prévue dans le cas d’un projet de production en serre qui pourrait s’amalgamer à une entreprise électro-intensive et ainsi à un principe de récupération de chaleur.

Pas avant novembre

Les modifications apportées au règlement de zonage  pour encadrer le cannabis devraient entraîner en vigueur en novembre et pas avant, malgré la légalisation en date du 17 octobre. Différentes étapes doivent être franchies d’ici là.

Par ailleurs, la Ville devrait à nouveau consulter ses citoyens dans un deuxième temps afin de discuter alors de consommation de cannabis.

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