Elle quitte le centre de détention pour Choco Véro – « Pour vivre sa passion, il n’y a pas de prix » – Véronique Émond

Par Charlotte Paquet 8 septembre 2018
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Avec Choco Véro, Véronique Émond réalise son rêve de se lancer en affaires. Photos Le Manic

Avec Choco Véro, Véronique Émond réalise son rêve de se lancer en affaires. Photos Le Manic

Baie-Comeau – Véronique Émond a quitté le centre de détention de Baie-Comeau en mars 2018 pour entrer dans un tout autre univers qui la passionne, celui du chocolat. Depuis, elle s’investit à temps plein dans Choco Véro.

Non, non, l’entrepreneure n’a pas obtenu sa libération après avoir purgé une peine d’emprisonnement. La cuisinière de formation et responsable du service alimentaire de la prison a plutôt choisi de démissionner pour se consacrer entièrement à l’entreprise qu’elle a mise au monde en juin 2017.

« J’ai quitté, car les contrats arrivaient et le temps me manquait. À un moment donné, c’est la passion qui a pris le dessus », explique Véronique Émond. Elle n’était tout simplement plus capable jumeler les deux emplois. Travailler en journée et en soirée, c’était devenu trop lourd et le choix s’est imposé de lui-même.

Malgré l’impact à la baisse sur son salaire et ses conditions de travail, l’entrepreneure est très à l’aise avec sa décision. « Pour vivre sa passion, il n’y a pas de prix », martèle-t-elle.

Sur Place La Salle
Choco Véro est installée sur Place La Salle. La petite entreprise ne fait pas dans la fabrication de chocolat à partir de cacao. Elle transforme plutôt la matière première, des pastilles de chocolat, en véritables petites œuvres d’art aux saveurs diverses par l’ajout de multiples ingrédients.

« Mes gros vendeurs sont les chocolats fourrés au beurre d’érable et mes choco-pacanes », affirme la propriétaire. Ses produits ratissent beaucoup plus large. Elle en compte une quarantaine qui vont de simples bouchées en sac aux guimauves enrobées de chocolat sur bâton, aux cornets de beurre d’érable avec des soupçons de chocolat et aux choco-pretzels et chocolat, entre autres. Elle réalise aussi plusieurs créations sur demande.

L’aspect créatif de son travail, c’est ce que Véronique Émond aime. « Il y a de la routine, puis, en même temps, ce n’est jamais pareil. Chaque fois que j’arrive, je sais ce que j’ai à faire, mais je ne sais jamais ce que ça va donner. C’est de la création », explique-t-elle, visiblement emballée.

Récemment, à quelques jours d’avis, elle a rempli une commande de création de blocs Lego à mettre sur des cupcakes. Ce genre de défis, elle adore ça. « Je me revire sur un 10 cents assez vite », lance-t-elle en riant.

En termes d’équipements, la femme d’affaires avoue que son entreprise fonctionne encore de façon basique. « Je prends ma tasse à mesurer, mon micro-ondes et les moules », indique-t-elle.

Ses marchés
En plus de vendre sa production à sa boutique et par l’entremise de sa page Facebook, Choco Véro distribue ses produits dans 12 dépanneurs situés de Colombier à Port-Cartier. Tous les vendredis, Véronique Émond prend la route pour livrer ses créations en chocolat.

Cette dernière participe aussi à des expositions. Son mois de novembre est pratiquement déjà bouclé d’ailleurs. « Je ne veux pas que l’entreprise grossisse tout de suite, car je veux être capable de fournir. Je veux que ça reste petit, tout en étant grand en même temps. Je veux que ça reste personnalisé », précise-t-elle.

Les campagnes de financement sont dans sa mire. Elle souhaite se tailler une place dans un monde occupé principalement par deux grands dans ce secteur: Perfection et Lamontagne. Lors du Salon des loisirs et de la culture de la Ville de Baie-Comeau, la semaine dernière, elle est allée à la rencontre des responsables d’organisme afin de leur offrir ses services.

« J’ai remis 18 documents de présentation », souligne celle qui a bon espoir d’obtenir des retours positifs. Elle se verrait bien créer des chocolats en forme de rondelles de hockey pour une campagne menée par l’Association du hockey mineur de Baie-Comeau, cite-t-elle en exemple.

Au printemps 2018, Choco Véro a réalisé sa première campagne de financement, en l’occurrence celle de la Société canadienne de la sclérose en plaques à Sept-Îles. Elle a créé 750 souliers en chocolat aux couleurs de l’organisme et 750 sacs de bouchées de chocolat noir et de chocolat au lait. Elle a adoré l’expérience.

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