Pénurie de main-d’œuvre en restauration – « Il n’y aura pas de recette magique » – François Meunier

Par Charlotte Paquet 19 septembre 2018
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Plusieurs restaurateurs de Baie-Comeau et d’ailleurs en région ont pu découvrir ou redécouvrir plusieurs fournisseurs de produits et services alimentaires. Photos Le Manic

Plusieurs restaurateurs de Baie-Comeau et d’ailleurs en région ont pu découvrir ou redécouvrir plusieurs fournisseurs de produits et services alimentaires. Photos Le Manic

Baie-Comeau – Que ce soit à Baie-Comeau ou ailleurs sur la Côte-Nord et dans l’ensemble du Québec, l’enjeu de l’heure dans le monde de la restauration demeure la pénurie de main-d’œuvre, mais une recette magique, il n’y en n’a pas.

À Baie-Comeau la semaine dernière dans le cadre d’un événement de réseautage organisé par l’Association des restaurateurs du Québec (ARQ), son vice-président aux affaires publiques et gouvernementales, François Meunier, a soutenu que « tout le monde convient de la même chose et qu’il n’y aura pas une recette magique pour endiguer le problème ». Il a plutôt parlé d’un cocktail de mesures à mettre en place pour améliorer la situation. L’immigration en est une parmi tant d’autres.

Pas moins de la moitié du bassin de main-d’œuvre en restauration se retrouve chez les 15-24 ans. « Avant que la courbe démographique reprenne, on en a au moins pour 10 ans », laisse tomber M. Meunier. Il rappelle que de nos jours, il y a davantage de gens qui quittent le marché du travail par rapport à ceux qui y entrent.

La pénurie se retrouve principalement en cuisine, mais s’étend tranquillement dans d’autres secteurs. « Les spécialistes s’entendent pour dire que dans peu de temps, la pénurie sera dans tous les métiers. Des restaurants fermés les lundis, mardis et mercredis, on va voir ça de plus en plus », déplore-t-il.

Sur la Côte-Nord ou dans d’autres régions plus éloignées, le porte-parole de l’ARQ croit que le manque d’employés est peut-être plus lourd à porter. Selon lui, le report du retour à l’école des cégépiens pourrait certes aider la cause de leurs restaurateurs puisque, dès la mi-août, de jeunes employés doivent souvent plier bagage pour aller étudier à l’extérieur.

Aller à la montagne
« Quand la montagne ne va pas à toi, tu vas à la montagne », a souligné M. Meunier en parlant de la formule du Salon ARQ Contacts. Le regroupement de 5 600 membres au Québec, dont 99 membres restaurateurs et quelques autres fournisseurs sur la Côte-Nord, organise le rendez-vous quatre fois l’an dans différents coins de la province depuis 2009. La Côte-Nord accueille l’événement pour la deuxième fois depuis quatre ans. Dans les deux cas, le rendez-vous s’est tenu à l’hôtel Le Manoir à Baie-Comeau.

Le mardi 11 septembre, donc, quelque 70 restaurateurs de la région ont répondu à l’invitation de leur association, qui leur offrait sur un plateau d’argent la possibilité de découvrir ou de redécouvrir une quarantaine d’exposants de produits et de services alimentaires au Québec, dont plusieurs transformateurs de la Côte-Nord. Parmi ces derniers, pensons à la Ferme Manicouagan et à la confiserie La Mère Michèle.

« C’est aussi un objectif de mettre en valeur les produits alimentaires de chacune des régions (visitées). On veut absolument que les restaurateurs, les acheteurs et les chefs soient mis en contact avec les produits régionaux pour les mettre à leur menu », souligne M. Meunier.

De l’extérieur de la région, des distributeurs de vins et des fournisseurs de desserts, de base de sauce et de soupe étaient notamment sur place, tout comme un producteur et éleveur de canard de race Pékin. Lors de son passage au salon, Le Manic a reconnu, entre autres, des représentants des restaurants Pizza Royale, Les 3P, le bistro La Marée haute et la microbrasserie St-Pancrace.

Prix Chapeau restaurateurs
Fait à noter, le Salon ARQ Contacts a permis d’honorer le chef Jean-Sébastien Sicard, du restaurant Chez Matilde à Tadoussac, en lui remettant le prix Chapeau restaurateurs!, région Côte-Nord.

La Fondation ARQ souligne avoir voulu ainsi souligner l’immense contribution du chef au rayonnement de la restauration. Cinq dossiers de candidature ont été reçus et étudiés par le jury.

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