Cinquante-cinq ans d’enseignement de la danse pour Mimi Gauvin

Par Charlotte Paquet 12 octobre 2018
Temps de lecture :

Mireille Gauvin partage sa passion pour la danse sociale depuis 55 ans, rien de moins! Photos Le Manic

Baie-Comeau – Les lent-lent-vite-vite-lent du foxtrot, 1-2-cha-cha-cha du cha cha ou encore 1 et 2, 3 et 4, 5 et 6, 7 et 8 de la samba, Mireille Gauvin connaît ça. Dans les faits, les pas de danse n’ont plus de secret pour celle qui enseigne sa passion depuis 55 ans à Baie-Comeau, rien de moins!

Plus connue sous le nom de Mimi, l’âme de l’école de danse Mimi et Roger (M. Caron est décédé il y a dix ans) a beau enseigner depuis plus d’un demi-siècle, il n’en demeure pas moins qu’elle continue de se mettre à jour. Elle arrive d’ailleurs tout juste de Montréal où elle a suivi une formation en danses de ligne.

Enseigner pendant 55 ans, il faut le faire et c’est pourquoi Le Manic a voulu en savoir plus sur cette femme qui, encore aujourd’hui, essaie de transmettre à d’autres son amour de la danse, car, comme elle le dira, « la danse, c’est la joie de vivre ».

Danser sa vie

Mireille Gauvin a emménagé à Baie-Comeau à l’âge de 18 ans. Nouvellement mariée, elle avait suivi son Roger qui venait de se trouver un emploi dans la région.

Trois à quatre mois après son arrivée, le couple est attiré par une publicité concernant des cours de danse. À peine un an plus tard, leur professeur de danse, qui faisait le voyage depuis Matane, recrute les deux époux pour donner des cours.

Finalement, un an plus tard, ils décident de se lancer en affaires et fondent l’école de danse Mimi et Roger. Elle devient la première école du genre propriété de gens de Baie-Comeau. Cet automne, l’école commence sa 56e année d’existence.

Un appel de Brian Mulroney

Mme Gauvin en aura vécu de belles aventures liées à la danse. Elle se souvient d’un appel reçu en 1981 de Brian Mulroney, alors président de la compagnie Iron Ore. Il l’invitait, elle et son mari, à donner des cours à Schefferville.

« C’était les grands boss de la compagnie. Pendant 16 semaines, tous les jeudis soirs, on donnait nos cours », raconte la dame. Le couple se rendait à Sept-Îles en voiture, puis prenait l’avion pour le nord de la Côte-Nord.

Elle se rappelle aussi ces fins de semaine intensives de cours offerts en Haute-Côte-Nord, principalement à Forestville, à Tadoussac et à Sacré-Cœur.

L’école Mimi et Roger aura été la seule du genre pendant quelques années. Puis Les Copains et Danse et Cadence ont vu le jour. Le club de danse Les Rythmiques a ensuite été formé en collaboration avec l’école Mimi et Roger. Son mandat demeure l’organisation de soirées de danse.

Espérer une relève

À 75 ans, Mme Gauvin sait bien qu’elle n’en a pas encore pour plusieurs années à partager sa passion de la danse. Elle dit espérer qu’une relève se présentera, mais n’a aucune certitude autant pour les danses en couple que les danses en ligne.

« De la relève parmi mes élèves? Je me le demande », lance le professeur, d’un ton triste. Des personnes ont déjà suivi des formations en ce sens, mais après quelques années à enseigner, elles abandonnaient.

Enfin, interrogée pour comprendre une telle longévité dans l’enseignement de la danse, Mireille Gauvin répond : « C’est par ambition. Il faut que tu aimes ça. Quand tu aimes quelque chose, tu le fais avec amour », martèle celle qui a aussi montré la danse à ses trois enfants. D’ailleurs, depuis le décès de son mari, c’est son fils Dany qui l’accompagne à chaque gala de danse de fin d’année.

Partager cet article