Encore un accident devant le CPE Magimuse

Par Charlotte Paquet 23 octobre 2018
Temps de lecture :

Caroline Martel s’en tire finalement assez bien dans les circonstances. Elle remercie le ciel qu’aucun de ses trois enfants ne se trouvait à bord lorsque son véhicule s’est fait percuter par derrière devant le CPE Magimuse à Ragueneau. Photo courtoisie

Baie-Comeau – Un énième accident de la route s’est produit, la semaine dernière, devant l’entrée du Centre de la petite enfance (CPE) Magimuse, sur la route 138 à Ragueneau. La victime s’en tire avec des blessures légères et remercie le ciel qu’aucun de ses trois enfants n’était à bord, mais réclame des changements afin d’améliorer la sécurité dans ce secteur dangereux.

La collision s’est produite le 17 octobre vers 15 h 30. Caroline Martel venait de quitter Chute-aux-Outardes et avait immobilisé sa voiture face au CPE en signalant son intention de tourner à gauche lorsque le véhicule qui la suivait l’a complètement emboutie par derrière.

Sous l’impact, elle a fait un tête à queue et a terminé sa course dans le fossé de l’autre côté de la route 138, tout près du stationnement du CPE. Elle s’est infligé une entorse cervicale et quelques contusions et courbatures. « Je n’aurais pas voulu que mes enfants soient dans l’auto », s’est exclamée la dame. Elle n’ose imaginer les blessures qu’ils auraient pu subir. D’ailleurs, l’un des deux sièges d’auto installés à l’arrière de son véhicule a été fracassé et est complètement inutilisable.

L’histoire de Mme Martel n’est pas unique. Les collisions et celles évitées de peu sont nombreuses dans le secteur du CPE, construit dans une zone où la limite de vitesse est à 90 km/h. Il y a trois ans, une autre maman a eu le bassin fracturé après avoir été victime d’un accident dans des circonstances similaires, quoiqu’avec des conséquences plus dramatiques.

Lorsque les gens circulent en direction ouest, ils doivent tourner à gauche pour se rendre au CPE. Or, c’est dans un tronçon droit de la route qui est situé tout juste après une courbe. « La configuration de la route y est pour beaucoup. L’entrée au CPE est tout de suite après une courbe », affirme Mme Martel. « J’attendais avec mon clignotant, mais il (le conducteur qui la suivait) ne m’a pas vue et j’ai atterri dans le fossé du CPE », raconte-t-elle.

Des solutions à trouver

Au CPE Magimuse, on a rapidement repris les démarches pour améliorer la sécurité routière dans le secteur une fois pour toutes. Jeudi, au lendemain de l’accident de Mme Martel, la directrice générale Lucie Vaillancourt a relancé la municipalité de Ragueneau et la Sûreté du Québec afin de travailler ensemble à trouver des solutions. Le député de René-Lévesque, Martin Ouellet, doit aussi être interpellé.

« En 2017, on s’est assis avec la municipalité, la SQ et le ministère des Transports pour voir ce qui pourrait être fait, car il y avait de plus en plus de passés proche. La rencontre, ça n’a pas débouché sur des changements », raconte Mme Vaillancourt. De ces discussions, elle en retire que le ministère est plutôt fermé à apporter quelque changement que ce soit.

« J’ai l’intention de créer un comité pour amener des solutions à proposer ensuite au ministère, pour montrer qu’il faut que ça bouge »,conclut Lucie Vaillancourt, bien consciente que la 138 est une route nationale et « donc, on ne peut pas faire ce qu’on veut là-dessus ».

_____________________________

Le problème de sécurité perdure depuis l’ouverture en 2002

Baie-Comeau – Le CPE Magimuse a ouvert ses portes à Ragueneau en 2002 et, dès lors, la problématique de la sécurité routière est apparue.

« Dès l’implantation, on avait soulevé cette problématique-là. On cherchait des solutions, comme de demander aux parents de signaler d’avance leur intention de tourner à gauche », explique la directrice générale du CPE, Lucie Vaillancourt.

À l’époque, le ministère des Transports avait accepté d’éloigner un peu plus à l’ouest le secteur de la route où il était permis de doubler. « Avant, on pouvait commencer à dépasser en avant de la garderie. Ils ont repoussé ça un peu. Depuis ce temps, il y a eu des accidents et des passés proche. Heureusement, des accidents pas trop graves, mais un accident, c’est un accident », martèle Mme Vaillancourt.

Chaque jour, deux périodes sont particulièrement achalandées devant le CPE, soit le matin lorsque les parents vont porter leurs enfants et en fin d’après-midi lorsqu’ils vont les rechercher. Avec le personnel, c’est facilement une cinquantaine de véhicules qui tournent vers le bâtiment ou en ressortent.

Questionnée sur le choix de l’emplacement du CPE, Mme Vaillancourt répond ainsi : « On n’a pas pensé quand on s’est installé là qu’on allait se faire dépasser pas la droite (ce qui arrive souvent), car c’est interdit dans le Code de la sécurité routière. Est-ce à nous de s’assurer que les gens vont respecter le code de la route? », conclut-elle.

Réaction du MTQ

Dans une réaction livrée au journal Le Manic mardi matin, le ministère des Transports déplore l’accident survenu la semaine dernière. Il rappelle aussi avoir participé à quelques reprises à des rencontres avec la direction du CPE et la Sûreté du Québec depuis 2004 afin de rendre le secteur plus sécuritaire.

L’ajout d’une voie de virage à gauche a déjà été suggéré, mais une étude de sécurité routière avait démontré au MTQ que la configuration de la route était adéquate. ” Selon toutes vraisemblances, les accidents découlent du comportement de certains usagers de la route “, souligne sa porte-parole, Caroline Rondeau.

Cependant, en raison des plus récents événements, le ministère examine la possibilité d’une mise à jour de l’étude de sécurité. Il pourrait aussi vérifier d’autres causes que celles reliées à la configuration de la route et étudier différentes options comme l’ajout d’éléments de signalisation.

Partager cet article