Le maire Yves Montigny prêt ” à se battre ” devant la Régie de l’énergie

Par Charlotte Paquet 2 novembre 2018
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Le candidat à la mairie, Yves Montigny, a présenté son plan de diversification économique, jeudi matin, devant les bureaux d’Innovation et développement Manicouagan. On l’aperçoit en compagnie de la directrice de l’organisation de sa campagne, Marie-Claude Desmeules. Photo Le Manic

Le maire Yves Montigny défendra les enjeux de la Ville de Baie-Comeau devant la Régie de l’énergie au début de la semaine prochaine. Photo archives Le Manic

Baie-Comeau – Le maire de Baie-Comeau se prépare en vue de son témoignage devant la Régie de l’énergie du Québec. Yves Montigny a bien l’intention de défendre les enjeux spécifiques à sa ville et démontrer qu’Hydro-Québec parle des deux côtés de la bouche lorsqu’il est question de disponibilité d’énergie.

Commencées depuis le lundi 29 octobre, les audiences de la Régie de l’énergie font suite à la demande d’Hydro-Québec de fixation de tarifs et de conditions de service pour l’usage cryptographique appliqué aux chaînes de blocs.

Le témoignage de l’élu est prévu le mardi 6 novembre, mais pourrait tout aussi bien être devancé à lundi. La directrice des services juridiques de la Ville, Anick Tremblay, et le responsable du réseau de distribution municipal, Stéphane Caron, sont déjà sur place depuis quelques jours.

« On va aller se battre pour leur faire comprendre qu’il y a de l’énergie disponible », martèle l’élu. Le premier ministre François Legault n’explique-t-il pas l’abandon probable du projet éolien Apuiat à Port-Cartier par le fait que le Québec « nage dans les surplus », rappelle M. Montigny.

Plus d’énergie 

Baie-Comeau souhaite qu’Hydro-Québec alloue davantage d’énergie au développement de projets de chaînes de blocs au Québec. Les 300 mégawatts actuels promis pour l’ensemble de la province sont carrément insuffisants, déplore le maire, en notant qu’à elle seule, la municipalité pourrait leur trouver preneur demain matin avec la dizaine de promoteurs qui attendent à sa porte.

Pendant que la société d’État limite comme peau de chagrin l’énergie disponible, de l’autre côté, elle refuse le projet Apuiat sous prétexte qu’il n’y aura personne pour acheter l’énergie produite.

« Les gens d’Hydro-Québec, on dirait qu’ils ne se parlent pas, que ceux qui travaillent sur l’électro-intensif ne parlent pas à ceux qui travaillent sur l’éolien. C’est cette incohérence-là que je veux démontrer à la Régie », insiste le maire. « Hydro-Québec n’arrête pas de dire qu’elle croit au blockchain, il faut que les bottines suivent les babines », ajoute-t-il.

Région à privilégier

Si en effet le Québec nage dans les surplus, ces surplus, poursuit le maire, viennent en bonne partie de la région Manicouagan puisqu’Hydro-Québec explique le développement de la ligne Micoua-Saguenay par une question de sécurité de son réseau, mais aussi de baisse de la demande en énergie sur la Côte-Nord.

L’élu considère que la Manicouagan et la Côte-Nord doivent être privilégiées en matière de développement du secteur de l’électro-intensif, d’autant plus que les ouvrages hydroélectriques sont dans sa cour.

Il se demande même si ce développement ne pourrait pas faire partie des mesures compensatoires que Québec promet d’allouer à la région pour atténuer les impacts de son refus de poursuivre sur la voie de l’éolien.

Tarifs
Sur la question des tarifs à fixer, le maire Montigny est d’avis que les promoteurs seraient capables d’assumer une hausse de 10 % ou même d’un cent dut tarif actuel de 3,43 cents le kilowattheure pour les grands consommateurs d’énergie. « Les entreprises vont rester concurrentielles. Ce n’est pas une légère augmentation qui va freiner le développement. Le problème n’est pas sur une légère augmentation, mais sur la limite (de 300 MW) », affirme-t-il.

Enfin, M. Montigny a bien l’intention de défendre devant la Régie de l’énergie l’importance que les municipalités possédant leur propre réseau de distribution, comme celui du secteur Marquette, aient les coudées franches en matière de projets liés à la technologie des chaînes de blocs. Il veut à tout prix éviter qu’Hydro-Québec s’accapare les profits de cette nouvelle industrie.

Le maire rappelle que c’est avec les profits générés que les villes entretiennent leur réseau. Or, pour répondre à la demande de tous ces nouveaux promoteurs qui frappent à sa porte, la municipalité aurait des investissements à réaliser. Ces investissements, assure-t-il, n’ont pas à être payés par l’ensemble des contribuables, mais bien par la rentabilité à venir du développement du secteur de l’électro-intensif.

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