La Deuxième Guerre racontée avec les yeux de vétérans

Par Charlotte Paquet 23 novembre 2018
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L’auteur Nicolas Paquin (à droite) pose en compagnie d’étudiants et de leur professeur de français, François Bouchard. Photos Le Manic

L’auteur Nicolas Paquin (à droite) pose en compagnie d’étudiants et de leur professeur de français, François Bouchard. Photos Le Manic

Baie-Comeau – Se faire parler d’histoire et de Deuxième Guerre mondiale par l’auteur de la trilogie Les Volontaires, Nicolas Paquin, c’est tout sauf inintéressant.

C’est ce qu’ont pu constater 12 groupes d’étudiants de la Commission scolaire de l’Estuaire, la semaine dernière, lors du passage Nicolas Paquin dans leurs salles de classe à Baie-Comeau et Forestville. Il est venu leur présenter une animation sur le thème Portraits de héros et le journal Le Manic était sur place à l’une des présentations.

« Je viens raconter des histoires de héros de la Deuxième Guerre mondiale », a-t-il lancé d’entrée de jeu jeudi, en s’adressant à un groupe de troisième secondaire de l’école secondaire Serge-Bouchard.Et ses héros ne sont pas des personnages connus. D’ailleurs, dira-t-il, pour lui, un héros est une personne ordinaire qui fait des choses extraordinaires.

Donc, parmi tous les héros dont il a raconté l’histoire aux jeunes, il y a Gérard Doré, qui, à l’âge de 15 ans, en 1942, partait à la guerre alors que son village, Val-Jalbert, fermait. Il a été le plus jeune Canadien à s’enrôler. Un an plus tard, il mourrait au combat.

Nicolas Paquin a également parlé de Gilbert Boulanger, qui est parti à la guerre parce qu’il rêvait de voler et qui a réussi à survivre à 38 missions de son avion bombardier et à un écrasement en Afrique du Nord.

Entre autres héros, il a aussi abordé l’histoire de Jacques Nadeau, qui, après s’être enrôlé parce qu’il ne supportait plus sa belle-mère (eh oui!), a survécu au raid de Dieppe avant d’être fait prisonnier pendant deux ans et demi en Pologne.

Depuis le début de l’automne, l’écrivain, qui peaufine l’écriture de son 10e livre, se promène d’une école à une autre dans l’est du Québec et au Nouveau-Brunswick pour parler de la guerre 39-45, un sujet pour le moins aride qu’il réussit à rendre un peu plus digeste.

Raconter l’histoire

Nicolas Paquin a choisi de raconter l’histoire de ce conflit à partir de témoignages recueillis auprès de vétérans. Si ce sujet-là l’a interpellé, c’est pour une question d’injustice, à son avis.

« Les gars qui sont morts pendant la guerre, on les a complètement oubliés. Puis, c’est pas juste qu’un jeune de 20 ans meurt à la guerre pour la liberté et la paix et qu’on l’oublie alors qu’on élève des monuments à des hommes politiques qui ont vécu 30, 50 ans de choses publiques. Je trouve qu’il y a une injustice et elle doit être réparée. Il y a un devoir de mémoire », explique-t-il.

La série Les Volontaires vient de son désir de comprendre. « J’ai terminé la trilogie, j’avais 38 ans (en 2016), mais j’ai commencé à penser à écrire sur cette guerre-là, j’avais 19 ans, c’est quasiment la moitié de ma vie de réflexion », raconte celui qui dit avoir cherché à comprendre ce que c’était d’être jeune et de partir à la guerre. Et pour y parvenir, il s’est inspiré des propos des vétérans.

Bien documentée

L’auteur parle d’une trame historique très bien documentée. « J’ai eu une bourse du Conseil des arts du Canada pour aller faire ce travail-là », souligne-t-il. Pour respecter l’histoire le plus possible, il s’est rendu jusqu’en Normandie, en Belgique et en Allemagne.

Fait à noter, la trilogie Les Volontaires a été primée en plusieurs occasions.

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