Maison Anita-Lebel – Les modèles masculins positifs restent dans l’ombre

Par Charlotte Paquet 23 novembre 2018
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La coordonnatrice de la Maison Anita-Lebel, Suzie Levasseur, est très déçue de l’annulation des soirées de reconnaissance de modèles masculins positifs. Photo archives Le Manic

La coordonnatrice de la Maison Anita-Lebel, Suzie Levasseur, est très déçue de l’annulation des soirées de reconnaissance de modèles masculins positifs. Photo archives Le Manic

Baie-Comeau – Les modèles masculins positifs existent, mais cette année, ils resteront dans l’ombre puisque la Maison Anita-Lebel de Baie-Comeau est forcée d’annuler ses deux soirées de reconnaissance, faute de candidatures.

L’année 2018 devait marquer la troisième édition de la remise de certificats à des hommes dont les rapports égalitaires à l’égard des femmes étaient dignes de mention. C’était cependant la première fois que des cérémonies de remise publique étaient prévues, l’une sur le territoire de la Manicouagan et l’autre en Haute-Côte-Nord.

Coordonnatrice de la maison de deuxième étape pour femmes victimes de violence et leurs enfants, Suzie Levasseur se dit extrêmement déçue et triste de constater la situation. « J’essaie de trouver une raison à ce manque de participation, mais je n’y arrive pas », affirme-t-elle.

La seule explication qu’elle croit y voir, c’est l’aspect public de la remise des certificats cette année. Elle pense que ç’a peut-être dérangé. Les deux premières éditions, les hommes étaient honorés de façon privée.

« Oui, on veut les proposer, mais en même temps, on ne veut pas trop que ça se sache », dit Mme Levasseur en tentant de se mettre dans la peau d’une personne qui propose. Elle précise qu’avant que la candidature d’une homme soit soumise, ce dernier en est souvent informé afin d’obtenir son aval, en quelque sorte.

Les modèles existent

« Ce n’est sûrement pas parce que nous avions épuisé la banque de candidats potentiels. En deux ans, ce n’est que 20 hommes qui ont été récompensés. Pour moi, c’est clair qu’il y a beaucoup plus qu’une vingtaine de modèles masculins présents dans la population », assure la coordonnatrice.

« J’adorais cette activité. C’était pour moi une occasion de leur faire une place à nos côtés et de reconnaître leurs bons coups », poursuit la coordonnatrice, qui continue à se dire persuadée que c’est ensemble que les choses changeront. « Mais pour ce faire, il faut qu’ils fassent un pas dans notre direction », conclut-elle.

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