Rampe d’accès : le CALACS fait un pas de plus pour accueillir toutes les femmes

Par Charlotte Paquet 29 novembre 2018
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Jenny Ouellet, une militante du CALACS, et Julie Fréchette, une employée, ont coupé le ruban symbolisant l’inauguration de la rampe d’accès. Photo Le Manic

Baie-Comeau – Le Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) de Baie-Comeau, Lumière boréale, a fait un pas de plus la semaine dernière pour ouvrir ses portes à toutes les femmes sans distinction, par l’inauguration d’une rampe d’accès destinée aux personnes à mobilité réduite.

Le projet se chiffre à 20 000 $. Il est subventionné aux trois quarts par la Caisse populaire Desjardins de Hauterive grâce à son Fonds d’aide au développement du milieu.

L’idée d’aménager une rampe trotte dans la tête des intervenantes du CALACS depuis cinq ans, mais faute de bailleurs de fonds, elle n’avait jamais pu se réaliser avant. Les travaux sont maintenant terminés depuis deux semaines.

Les femmes se déplaçant en fauteuil roulant pourront désormais se rendre au CALACS, rencontrer ses intervenantes et profiter du milieu de vie qu’il offre. « Ces gens-là, on allait les rencontrer ailleurs, dans leur maison ou dans d’autres endroits auxquels ils avaient accès, mais ce n’était pas l’idéal pour la confidentialité », précise Guilaine Levesque, coordonnatrice de l’organisme.

« Si on veut qu’elles (les femmes) sortent de chez elles et viennent, il faut faire des pas », ajoute Mme Levesque, tout en soulignant qu’une salle de bain adaptée aux personnes à mobilité réduite sera aménagée au printemps 2019.

S’ouvrir à la diversité

Le CALACS s’ouvre de plus en plsu à la diversité. L’approche féministe traditionnelle, qui est davantage adaptée à « une femme blanche et occidentale », ne suffit plus. Il faut faire plus, assure Laury Boulianne, intervenante.

Mme Boulianne fait référence à l’importance de tenir compte davantage de la réalité et des particularités de chacune, qu’il s’agisse de femmes autochtones, de femmes lesbiennes, de femmes ayant une problématique en santé mentale ou encore de femmes réfugiées ou immigrantes.

Aujourd’hui, l’approche intersectionnelle est utilisée. Elle tient compte de l’entrecroisement des différentes barrières au chapitre des oppressions vécues.

« Une femme autochtone qui vit dans une communauté ne peut pas sortir de là comme elle veut, car il n’y a pas de maison d’hébergement là. Elle doit sortir de son milieu », cite d’ailleurs en exemple Mme Lévesque.

Une femme handicapée qui a besoin de l’aide de quelqu’un au quotidien aura également ses particularités. « Elle ne peut pas se virer de bord rapidement », ajoute encore la coordonnatrice. Selon elle, toutes ces limitations-là sont des oppressions qui s’additionnent, limitant ainsi leur accès aux services. « Le CALACS se donne l’objectif de faire des efforts supplémentaires », martèle-t-elle.

Rappelons que les 12 jours d’action contre la violence faite aux femmes battent leur plein depuis le 25 novembre. Ils culmineront le 6 décembre, journée marquant le 29e anniversaire de la commémoration du meurtre de 14 jeunes femmes à l’École polytechnique de Montréal.

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