Un message du travailleur de milieu Denis Tremblay – Un appel à tendre la main aux gens seuls à Noël

Par Charlotte Paquet 14 Décembre 2018
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Travailleur de milieu à Baie-Comeau et travailleur de rue à Chute-aux-Outardes, Denis Tremblay rappelle que la solitude pèse encore plus lourd à Noël, d’où l’importance de s’ouvrir aux personnes seules. Photo Le Manic

Travailleur de milieu à Baie-Comeau et travailleur de rue à Chute-aux-Outardes, Denis Tremblay rappelle que la solitude pèse encore plus lourd à Noël, d’où l’importance de s’ouvrir aux personnes seules. Photo Le Manic

Baie-Comeau – Denis Tremblay côtoie les affres de la solitude au quotidien. Non pas qu’il en souffre lui-même, mais comme travailleur de milieu à Baie-Comeau, il sait ce que vivent les personnes seules. À l’approche du temps des Fêtes, il espère un geste, un sourire ou une parole pour changer le cours des choses.

Par l’entremise du Manic, Denis Tremblay veut passer son message. « Nous connaissons tous des gens qui sont seuls à Noël. Et c’est un moment de l’année où c’est encore plus difficile pour eux. Si nous décidions de partager un repas avec une de ces personnes, la magie de Noël opérerait aussi sur nous », indique-t-il dans un texte préparé pour l’occasion.

L’homme est bien placé pour voir de l’intérieur la détresse humaine. En plus de son rôle de travailleur de milieu pour Les Habitations Manicouagan, il œuvre comme travailleur de rue pour la Table de concertation jeunesse de Chute-aux-Outardes.

« Je vois beaucoup de monde isolé à cause de la maladie, parce qu’ils viennent de devenir veufs ou veuves ou encore en raison de problème de santé mentale », raconte-t-il, en rappelant que décembre est un moment de l’année encore plus difficile pour les personnes seules.

Cette sollicitude à démontrer aux autres peut s’exprimer de diverses façons, selon lui. Elle va du partage d’un repas à un simple sourire ou une douce parole réconfortante. Une visite à un proche ou une connaissance hospitalisé ou en centre d’hébergement est une autre manière de tendre la main aux gens seuls. Tout ça vaut son pesant d’or, insiste-t-il.

Aux gens qui sont seuls, Denis Tremblay les invite à se réunir en petits groupes pour un repas à la maison, question justement de ne pas rester dans son coin à broyer du noir. Même si cela peut sembler paradoxal, à plusieurs, la solitude pèse moins lourd.

Pardonner et se libérer

Celui qui œuvre au jour le jour avec des gens qui ne l’ont pas nécessairement facile dans la vie se fait également l’apôtre du pardon. « Pardonner à quelqu’un ou à soi-même est un geste qui libère beaucoup d’amour et qui nourrit la magie de Noël », assure-t-il.

Denis Tremblay croit à la magie de Noël. « J’en vois tout le temps, sauf qu’il faut arrêter de se chicaner », martèle-t-il.

Le travailleur de rue se fait philosophe. « S’il y a deux personnes de moins qui souffrent ou même qui se suicident, c’est beaucoup », assure celui qui est au fait de situations d’une tristesse inouïe que le commun des mortels ignore.

Depuis plusieurs années, Denis Tremblay côtoie des gens qui vivent certaines problématiques et qui sont souvent seuls dans leur coin. Il tente donc de faire en sorte que ces personnes quittent leur solitude pour s’ouvrir aux autres.

« La plupart du monde, tout ce qu’ils ont besoin, c’est d’être regroupés à trois ou quatre pour parler de leurs bébittes. Ils viennent qu’à ne plus parler de leurs bébittes, mais parlent de leurs bonheurs », exprime-t-il en conclusion.

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