La conseillère Salomon vote contre le budget 2019

Par Charlotte Paquet 20 Décembre 2018
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On aperçoit le maire Yves Montigny en compagnie de la conseillère Martine Salomon au moment de son assermentation. Photo archives Le Manic

Baie-Comeau – Pour la première fois depuis quelques décennies, les prévisions budgétaires de la Ville de Baie-Comeau n’ont pas été adoptées à l’unanimité le 17 décembre. La conseillère Martine Salomon a choisi de voter contre.

« J’ai suivi ma petite voix intérieure qui me disait de voter contre. J’avais un malaise », a-t-elle expliqué au bout du fil, tout en soulignant que sa voix a ainsi rejoint celle des retraités, des personnes âgées et des gens qui travaillent au salaire minimum.

Rappelons qu’en 2019, le propriétaire de la maison moyenne, évaluée à 164 966 $, paiera 73 $ de plus en taxes foncières. Il s’agit d’un bond de 2,4 %. Pour 82 % des contribuables, il sera question d’une baisse ou encore d’une hausse sous les 200 $.

« Eux, leurs revenus de pension de vieillesse n’augmentent pas selon l’IPC (indice des prix à la consommation) à chaque année. Cette hausse de quelques centaines de dollars, ils vont avoir de la misère à la payer », a poursuivi Mme Salomon, tout en précisant que 7,3 % de la population baie-comoise est âgée de 60 ans et plus.

« Je crois à un Baie-Comeau prospère dans le futur. C’est vrai qu’on avait dit que 2019 serait rough », a admis la conseillère. Cependant, ce n’est pas une raison pour elle de donner son aval à une hausse du compte de taxes de cette ampleur, a-t-elle mentionné.

Le maire réagit

Le maire Yves Montigny a réagi plutôt sèchement à la décision de sa conseillère. Même si en 24 ans de service à la Ville de Baie-Comeau, son directeur général, François Corriveau, n’a pas souvenir d’une adoption de prévisions budgétaires à la majorité, l’élu ne tient pas trop à s’attarder au côté historique de la situation.

« En réalité, ce qui m’intéresse là-dedans, c’est plus les raisons de Mme Salomon. Elle a droit à ses raisons et à s’exprimer comme elle le veut. Elle avait des doutes et si elle a choisi de les donner aux médias, c’est son droit », a souligné M. Montigny, en déplorant cependant l’absence d’explications fournies lors de la séance publique du conseil municipal.

Ce dernier retient des commentaires de sa conseillère qu’elle éprouvait un malaise à donner son aval au budget, mais se dit « loin d’être convaincu que l’ensemble du conseil comprend son malaise ».

Sérieusement, je suis déçu de ne pas avoir eu un message clair et unanime sur le budget. Avec le contexte économique actuel, c’est le meilleur budget qu’on pouvait adopter et tout le monde est conscient de ça, sauf une », a conclu le maire.

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