Traversier : les élus exigent un bateau de remplacement

Par Steeve Paradis 21 Décembre 2018
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Photo archives Le Manic

Baie-Comeau – Le ministre des Transports, François Bonnardel, a jugé vendredi matin tout à fait « inconcevable » que la Société des traversiers du Québec (STQ) ne puisse compter sur un navire de remplacement en cas de bris sur l’un ou l’autre de ces 13 dessertes au Québec. Ce ne sont sûrement pas les maires de la région et le député de René-Lévesque qui allaient le contredire.

Le ministre a toutefois refusé de blâmer directement la STQ, faisant plutôt porter le chapeau au précédent gouvernement libéral qui, selon ses dires, n’a pas bougé quand la STQ a eu la possibilité l’an dernier d’acquérir un traversier usagé pour jouer le rôle de remplaçant. « Ce bateau n’a pas été acheté parce que l’ancien gouvernement n’a pas poussé cette demande comme telle », a-t-il fait valoir.

M. Bonnardel a assuré que des appels avaient été logés auprès du gouvernement fédéral et des provinces voisines afin d’assurer la liaison Matane-Côte-Nord jusqu’à l’entrée en scène du CTMA Vacancier le 8 janvier, mais en vain. « On a retourné toutes les pierres disponibles pour être capables de trouver des pistes de solution. Je sais que ce n’est pas parfait », a-t-il ajouté.

Le ministre des Transports a également reçu ce vendredi matin une lettre des maires de Matane, Baie-Comeau, Godbout, Port-Cartier et Sept-Îles afin de s’assurer que cette situation ne se reproduise plus jamais.

Un service essentiel

« Il nous apparaît de plus en plus nécessaire, voire indispensable, que votre ministère et votre gouvernement évaluent l’achat d’un navire supplémentaire afin de pouvoir remplacer, 12 mois par année, tout navire en difficulté de la STQ partout au Québec et ce, en tout temps. À vrai dire, notre solution garantirait aux usagers un droit au service essentiel », ont écrit les signataires.

Les maires ont aussi profité de cette missive pour rappeler que les 13 dessertes maritimes de la STQ effectuent chaque année 115 000 traversées, avec à bord 5,2 millions de passagers et 2,1 millions de véhicules. « Derrière ces chiffres, il y a des citoyens. Il en va de leur sécurité et de la vitalité économique de leurs régions », ajoutent-ils.

Pour sa part, le député Martin Ouellet juge tout aussi inconcevable que le ministre Bonnardel l’absence d’un navire de remplacement. « On avait pourtant le Camille-Marcoux (le prédécesseur du F.-A.-Gauthier) et on l’a vendu pour le métal à 2,7 millions. Qu’est-ce qui pressait tant que ça à le démanteler? », a-t-il demandé..

«Autre questionnement sérieux dans ce dossier. Quel mauvais moment pour faire l’entretien du bateau», a lâché le leader parlementaire du Parti québécois, rappelant ainsi que c’est lors de l’arrêt technique du traversier, qui a eu lieu les 17 et 18 décembre, que les problèmes de propulsion ont été découverts.

Le GNL, une mauvaise décision

Le député estime aussi que la STQ a erré en exigeant que le F.-A.-Gauthier soit propulsé au gaz naturel liquéfié (GNL), une technologie pas encore éprouvée. «Le GNL, ce fut une mauvaise décision. On ne peut pas faire des tests sur une desserte aussi névralgique. Ce bateau-là n’est pas fiable. C’est sûr qu’il ne pollue pas, il ne bouge pas!», a-t-il tonné.

Pour ce qui est de l’avion, qui prendra la place du navire jusqu’au 8 janvier, Martin Ouellet convient qu’il s’agit d’une solution correcte pour les travailleurs forestiers de Produits forestiers Résolu, qui voyagent d’une rive à l’autre sans véhicule et avec seulement leur bagage personnel, « mais pour ceux qui traversent avec la poussette, les cadeaux et les bagages de la famille pour plusieurs jours, ça marche pas, l’avion ».

Autre rebondissement

Le député ne croyait pas si bien dire car quelques instants après cette entrevue, la STQ a avisé que l’appareil de 50 places qui fait la navette entre Mont-Joli et Baie-Comeau était cloué au sol en raison d’un bris. Un nouvel avion devait être rendu disponible dans les heures suivantes.

Le départ de 11 h 30 de l’aéroport de Baie-Comeau, le deuxième de la journée, n’a pu être effectué à la suite d’un incident survenu lors des manoeuvres de déglaçage d’une hélice, a expliqué le porte-parole de la STQ, Alexandre Lavoie.

Rapidement, le service aérien gouvernemental a été interpellé afin de mettre un avion à la disposition de la liaison entre les deux régions. ” On l’attend pour bientôt “, a mentionné M. Lavoie autour de 14 h 15 vendredi, avant d’ajouter que la navette allait alors reprendre.

Avec Charlotte Paquet

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