Les ristournes en zone de villégiature soulèvent encore les passions

Par Charlotte Paquet 22 janvier 2019
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Louis Roy, secrétaire-trésorier de l’association des villégiateurs du lac Frigon, a réclamé une rencontre avec le maire Yves Montigny pour discuter du dossier des ristournes. Photo Le Manic

Baie-Comeau – Le dossier des ristournes versées aux associations de propriétaires en zone de villégiature a de nouveau soulevé les passions, lundi soir, à l’hôtel de ville de Baie-Comeau. Même s’il a accepté de participer à une rencontre sur le sujet, le maire Yves Montigny n’a pas manqué d’aviser les gens que l’utilisation des médias sociaux pour attaquer la municipalité n’était certainement pas la bonne façon d’agir.

« Je vous le dis, ce n’est pas une bonne façon de négocier », a lancé l’élu. Depuis la séance du conseil municipal du 17 décembre, soit depuis qu’une délégation de propriétaires est venue dénoncer une première fois la situation des ristournes, M. Montigny affirme que son compte Facebook a été inondé de messages et d’images, certains établissant carrément des parallèles entre la Ville et des voleurs.

Lundi soir, parmi la quarantaine de citoyens présents à la séance, environ les trois quarts réunissaient des propriétaires de résidences permanentes ou secondaires dans le secteur des lacs en territoire de villégiature. Preuve que les élus voulaient éviter d’éventuels débordements dans le public, une agente de sécurité de la firme Garda était sur place et deux policiers sont venus faire leur tour,

Par la voix de Louis Roy, secrétaire-trésorier de l’association des villégiateurs du lac Frigon, et des quelques personnes qui ont pris la parole, les gens sont venus demander à la Ville de bonifier la ristourne qu’ils reçoivent pour l’entretien de leurs chemins et autres services municipaux qu’ils ne reçoivent pas. Ils sont venus aussi dire que les 10 %, 14 % ou même 18 % qui leur sont remboursés à même les taxes qu’ils paient sont insuffisants.

Le principe de compte ventilé, dans lequel les citoyens seraient taxés selon les services municipaux qu’ils reçoivent, a été abordé par certains comme solution au problème.

D’autres ont réclamé justice dans le traitement accordé par la Ville à l’ensemble des associations de lacs en dénonçant une sorte de favoritisme.

Une page tournée

Le maire Montigny s’est dit bien prêt à discuter du sujet des ristournes en rencontre privée, mais sans rien promettre pour l’issue des échanges. Dans son esprit, une chose est sûre cependant, pas question changer quoi que ce soit en 2019. « Moi, ça ne me dérange pas de vous parler, mais le budget est adopté et la décision est prise. Ça, c’est réglé pour moi. La page est tournée là-dessus », a-t-il mentionné.

L’élu a prévenu M. Roy, qui se trouvait alors au micro, qu’il souhaitait que « ni vous ni nous, on fasse une escalade dans les médias sociaux. Quand on traite des gens de voleurs, ça n’incite pas à la négociation », a-t-il lancé, en référence à tout ce qu’il a vu passer sur Facebook ces dernières semaines en relation avec le dossier des ristournes.

M. Montigny a rappelé que la Ville de Baie-Comeau n’a abaissé les ristournes d’aucune des huit associations de propriétaires en zone de villégiature. À la suite d’une démarche réalisée en 2018 sur la base de pièces justificatives, elle a plutôt augmenté de 4 % ou de 8 % les ristournes de la plupart de celles qui réclamaient un réajustement.

Une seule association a vu ses ristournes demeurer stables à 10 %, celle représentant des propriétaires du lac Potvin. Le maire a rappelé que le groupe a carrément refusé de fournir des preuves sur les dépenses engendrées pour l’entretien des chemins et autres. « Nous, on n’avait pas de facture à vous donner, car on s’organise entre nous », a expliqué Dominic Savard, propriétaire d’une résidence secondaire au lac Potvin.

« On a eu une fin de non-recevoir (pour les factures), c’est malheureux, mais une Ville ne peut pas accepter des types d’arrangements comme ça », a renchéri le maire.

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