Baie-Comeau refuse de se mêler du registre des armes à feu

Par Charlotte Paquet 23 janvier 2019
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Jean-Pierre Otis est président du Club de tir l’Élite de Baie-Comeau. Photo Le Manic

Baie-Comeau – Des amateurs de chasse et de tir de précision ont profité de la dernière séance du conseil municipal de la Ville de Baie-Comeau pour réclamer son appui au mouvement d’opposition à la mise en place d’un registre des armes à feu au Québec, prévu le 29 janvier, mais leur démarche demeurera vaine.

« Je ne peux pas comme maire prendre une position personnelle au nom des citoyens sur quelque chose qui n’est pas de juridiction municipale », a expliqué le maire Yves Montigny lors de l’habituel échange avec les journalistes après la levée de l’assemblée du 21 janvier.

« On n’a pas de position comme Ville. La MRC n’a pas de position et l’ensemble des maires de toutes les municipalités (de la MRC)  n’ont pas de position. C’est de juridiction provinciale », a renchéri l’élu.

M. Montigny a également averti qu’on ne peut utiliser la Ville « comme courroie de transmission ou haut-parleur » pour toutes les revendications citoyennes.

Des arguments

Le président du Club de tir l’Élite de Baie-Comeau, Jean-Pierre Otis, a présenté aux élus les arguments des opposants à la mise en place du registre, tout en précisant que sa requête était appuyée par l’Association des chasseurs et pêcheurs Manic-Outardes et l’Association régionale des pourvoiries de la Côte-Nord.

Selon M. Otis, une douzaine de municipalités au Québec (en date de lundi) auraient adopté une résolution d’appui au mouvement de contestation. Le registre, a-t-il dénoncé, entraînera des coûts astronomiques pour les contribuables québécois puisque l’on parle de 20 M$ uniquement pour son implantation. De surcroît, il le juge carrément inutile puisque, dit-il, les gouvernements fédéral et provincial ont déjà accès à une base de données sur les armes à feu.

Le porte-parole a aussi rejeté les prétentions des défenseurs du registre à l’effet que l’enregistrement des armes dans un nouveau registre permettrait d’augmenter la sécurité de tous. Il a souligné que les histoires d’horreur et les tueries des dernières années ont toutes impliqué des armes enregistrées.

Comme l’avènement d’un registre doit venir complexifier encore plus les démarches pour l’acquisition d’une arme à feu, M. Otis a dit craindre que cela décourage des jeunes pour la chasse.

Or, aujourd’hui même (23 janvier), le gouvernement a dévoilé des assouplissements aux règles entourant le registre afin de retirer certains éléments irritants pour les chasseurs. Entre autres choses, ils n’auront plus à fournir de numéro d’immatriculation ou encore d’informations sur la longueur du canon pour les armes à utilisation non restreinte.

 

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