Accident d’Alexis Santerre : Hydro-Québec exonérée de tout blâme

Par Steeve Paradis 24 janvier 2019
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Après son écrasement dans la rivière Franquelin, l’hélicoptère était pratiquement submergé en entier. Photo courtoisie

Baie-Comeau – La Cour supérieure vient de blanchir de toute responsabilité Hydro-Québec dans l’accident d’hélicoptère qui a coûté la vie à l’homme d’affaires Alexis Santerre le 12 novembre 2009, à Franquelin.

La société d’État faisait face à trois poursuites dans cette affaire, poursuites totalisant près de 3 M$. La première concernant une demande d’une des passagères de l’hélicoptère, Marie-Josée Murray, contre Hydro, la société propriétaire de l’appareil et les héritiers d’Alexis Santerre.

La seconde venait de l’assureur de l’hélico et la troisième était celle de la veuve de M. Santerre, Nancy Bernier, et de leur fille Anick Santerre, elle aussi gravement blessée dans l’accident tout comme Mme Murray.

En gros, les demandeurs soutenaient qu’Hydro-Québec auraient dû baliser les câbles électriques et les câbles de mise à la terre, frappés par l’hélicoptère avant le crash fatal. Ils soutenaient aussi que la disposition des pylônes et des câbles électriques dans la vallée de la rivière Franquelin constituaient un piège pour un aéronef.

Le juge Alain Michaud a statué notamment qu’Hydro n’était pas tenue de baliser les câbles en question. Le magistrat a plutôt conclu, entre autres manquements, que M. Santerre, président de l’entreprise bien connue à l’époque Santerre Électrique et pilote de l’aéronef, volait trop bas et sans raison au moment de l’accident, alors qu’il savait qu’il y avait une ligne électrique à cet endroit.

« Le tribunal conclut que les faits et gestes de M. Santerre sont seuls responsables de la survenance de ce malheureux événement du 12 novembre 2009, et que la défenderesse Hydro-Québec a satisfait au devoir général de prévisibilité qui s’imposait à elle, dans les circonstances », peut-on lire dans le jugement.

Le juge reconnaît que les demanderesses « seront fort déçues de constater (…) que leurs réclamations personnelles auront été entreprises sans succès », a-t-il écrit. « Ces demanderesses sont de parfaites victimes, n’ont rien à se reprocher en rapport avec la survenance de l’accident et inspirent une grande sympathie au tribunal », ajoute-t-il.

Soulignons que Marie-Josée Murray réclamait à Hydro-Québec plus de 1,2 M$. La réclamation d’Anick Santerre s’établissait à 850 000 $ alors que celle de sa mère, Nancy Bernier, était de 302 776 $. L’assureur de l’hélicoptère réclamait quant à lui 380 000 $.

Les héritiers de feu Alexis Santerre ont cependant été condamnés à verser la somme de 156 778 $ plus les intérêts depuis 2010 à Dominic Banville, conjoint de Mme Murray et également cadre chez Santerre Électrique, pour pertes de revenus et dommages moraux. Les héritiers du défunt doivent également 30 000 $ plus les intérêts à Mme Murray et M. Banville en leur qualité de tuteurs de leur fille, Laura Banville.

 

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